Viva Technology : la technologie sauvera le monde… ou pas

Par:
francoistonic

ven, 01/07/2016 - 10:51

Cette édition a l’ambition de montrer l’innovation en marche par les startups dans plusieurs « univers » : santé, transport, commerce, voyage, etc. Si le chiffre de 5000 startups présentes, selon l’organisation, est exagéré, ce sont entre 1500-2000 startups qui avaient leurs mini-stands dans les grandes zones du salon. Les principales zones sont chapotées par des grandes entreprises : RATP, Carrefour, Novartis, etc. Une manière pour ces entreprises de se faire remarquer et de dire : nous sommes dans l’innovation. Et de nombreuses startups étaient installées dans ces zones pour montrer ce qu’elles faisaient. Lors de notre visite, de nombreux slots restaient désertés. Comme souvent, il y a toujours des absents de dernière minute. 

La majorité des startups sont française mais certaines zones montrent quelques projets étrangers, notamment chez Novartis ou Orange. 

Mais nous sommes nombreux à nous poser la question sur l’objectif de ce salon et son intérêt. Oui, c’est une belle concentration de projets, plus ou moins récents et finalisés. Oui, on y voit des innovations et ruptures intéressantes. C’est une belle vitrine et un lieu pour faire son réseau (ah le fameux networking). Mais ce n’est pas réellement là que les clients et les utilisateurs vont venir. 

Si vous aimez les innovations matérielles, Viva Technology n’est pas forcément le lieu idéal car finalement, il y a peu de matériels et d’IoT en général. Les objets connectés sont présents mais bien moins que ce que l’on pourrait imaginer. Quelques robots ici et là, quelques IoT / domotique, la Google Car, un peu d’impression 3D (sans les imprimantes), on fait le tour. Les innovations sont à l’écrasante majorité par le service, les plateformes et le logiciel. Et bien entendu, l’usage que ledit service (logiciel) veut « révolutionner », ou du moins, changer. 

L’open innovation était un des slogans du « salon » mais finalement, le côté open source n’était pas aussi présent que cela. Nous n’avons pas vu de grandes mises en avant du côté open source ou open innovation. 

Sans surprise, la réalité virtuelle / augmentée était sur plusieurs dizaines de slots : usage ludique ou professionnel, services de conception ou services de contenus (formations, gaming). On pouvait même voir plusieurs Hololens ici et là. Finalement, ces usages, nous les voyons depuis 18 mois et dernièrement au salon de référence, Laval Virtual. 

Quelques startups que nous avons bien aimé :

  • Play’n’code : il s’agit d’un environnement ludique pour faire apprendre la programmation et les notions de programmation le plus simplement possible et avec une approche ludique. Il reprend le concept de scratch mais sous la forme d’un jeu. L’outil est compatible Mac et Windows. L’édition tablette n’est pas encore disponible. 
  • Wonda : solution pour créer une app de réalité virtuelle / augmentée sans code. On passe par une sorte de storyboard et des timelines. Efficace et plutôt propre. 
  • Hublex : un gyropode orienté professionnel et plutôt pour les espaces intérieurs
  • Niu : un bouton connecté plutôt original. Il s’interface avec de nombreux objets connectés et l’utilisateur peut définir ces propres actions (que l’on définit avec son smartphone). L’idée est sympathique même si le concept a ses limites d’usage (limitation du bouton en lui-même et besoin d’un smartphone). 
  • Plug : une grosse prise qui est en réalité un mini PC Arm avec connexion réseau. On peut connecter une caméra et faire de la vidéosurveillance ou connecter un disque dur pour diffuser du contenu. L’objet est amusant mais est-ce réellement pratique ?
  • MintLabs : cette startup a l’ambition de mieux comprendre le cerveau et proposer une imagerie neuronale dans le cloud. On fournit les images, la plateforme analyse et génère l’imagerie en résultat. 
  • Toujours dans la santé, quelques matériels étaient visibles comme Cupriso qui propose des instruments médicaux connectés à son smartphone (pas réellement nouveau mais ce marché dédié reste très peu visible en France)
  • Xsys est une plateforme de télémédecine pour connecter les instruments médicaux personnels. La startup développe le logiciel et le matériel. 
  • Plusieurs bracelets de santé ou de suivi étaient visibles notamment dans la partie santé du salon. Deux exemples : biowatch et biovotion
  • Côté réalité virtuelle, DoubleMe permet de concevoir son double holographique. 
  • Côté système : quelques startups étaient présentes. Nous pouvons citer Asterios qui propose un système temps réel et son IDE dédié. Il vise les applications critiques dans l’industrie ou l’aviation avec des problématiques de performances, de disponibilité et latence. La sécurité informatique n’était pas absente avec des solutions pour protéger des systèmes sensibles. Dans ce domaine, nous trouvons par exemple Sentryo ou encore cyberwatch. 
  • Dans le transport, plusieurs startups proposaient de nouvelles méthodes pour détecter, analyser et vérifier les voies ferroviaires, les routes, etc. Cela passe par des drones, des caméras et de puissantes moteurs d’analyses pour notifier quasi en temps réel les anomalies. 
  • Un objet qui sans doute va beaucoup plaire au grand public : la Google Car. 

Samedi sera la journée ouverte au public. 

François Tonic