TIC : la commission Attali tourne le dos à l’innovation

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jeu, 24/01/2008 - 10:55

L’ AFDEL - Association Française Des Editeurs de Logiciels, a publié un communiqué où elle critique vivement la ), la 58e proposition de la Commission Attali :

TIC : la commission Attali tourne le dos à l’innovation

« En défendant la promotion exclusive et discriminatoire du logiciel libre, la Commission Attali fait manifestement, à l’inverse de nos partenaires européens, le choix du désinvestissement dans l’innovation ! Un parti pris jugé pour le moins iconoclaste par l’AFDEL, mais qui pourrait surtout à terme fragiliser davantage le cœur et le moteur de l’écosystème français des Technologies de l’Information et de la Communication (TIC) : l’industrie française du logiciel.

La Commission Attali tourne le dos à l’innovation

A l’heure où la France subit un décrochage prolongé vis-à-vis de ses voisins européens en Recherche et Développement privée (R&D), la 58e proposition de la Commission Attali apporte de façon étonnante son soutien exclusif et discriminatoire à un modèle de développement et de commercialisation du logiciel qui ne participe que marginalement à l’innovation et à la croissance. En effet, là où les entreprises du logiciel investissent entre 20 et 30% de leur chiffre d’affaires en R&D, les sociétés de logiciel libre, dont la R&D est très faible et externalisée, ne sont pas même éligibles aux dispositifs français d’aide à la recherche (Crédit Impôt recherche ou Jeune Entreprise Innovante). Reposant économiquement sur un modèle de service, le logiciel libre n’a ainsi, de l’avis des spécialistes, pas débouché à ce jour sur des innovations de rupture. La plupart de ses produits phare s’avèrent des clones –parfois améliorés - de produits déjà existant sous modèle propriétaire. La valeur ajoutée du modèle open source résidant davantage dans une stratégie commerciale qui vise à faire tomber les barrières à l’entrée, en déplaçant le prix du produit vers le service.

De la R&D virtuelle à la croissance virtuelle ?

Lorsque la Commission Attali évoque alors un investissement « virtuel en R&D de 12 Mds€ » au sujet du logiciel libre qui ne représente… que 2% du marché, l’AFDEL craint que la croissance attendue ne soit également virtuelle…Plutôt que d’évoquer la création de valeur, de richesses et d’emplois, le rapport évoque « des communautés en logiciels libres qui s’engagent gracieusement », oubliant de mentionner au passage que ces communautés sont en réalité composées des salariés des universités ou des entreprises informatiques. L’enjeu est le développement des emplois de nos chercheurs et développeurs, et non leur réduction…
C’est donc un signal négatif qui est donné à notre recherche publique dont la valorisation des talents fonctionne au ralenti par rapport à l’écosystème universitaire anglo-saxon. La propriété intellectuelle est pourtant bien le socle de cette économie de l’immatériel.