Les développeurs et leurs super-pouvoirs

Xavier Rey-Robert (IBM)
« — Developers, come and get your love ! »
Xavier Rey-Robert
Developer Advocate - IBM

Les développeurs ont vu au cours des deux dernières décennies leurs pouvoirs croître considérablement en même temps qu’ils gagnaient en reconnaissance et étaient perçus comme des atouts précieux au sein des entreprises.

Bien sûr, cela ne s’est pas fait du jour au lendemain et de nombreux facteurs convergents en sont à l’origine. En prenant quelques raccourcis, on peut dire que les méthodologies dites «agiles» apparues au début des années 2000 ont contribué à redonner du pouvoir aux développeurs dans les cycles de développements. L’application de ces principes agiles à l’infrastructure a initié l’apparition d’infrastructures plus souples, « à la demande », et aux premières bribes du «Cloud computing» qui a très logiquement accompagné l’émergence du concept de DevOps, celui-ci permettant aux développeurs de venir empiéter sur des terrains fonctionnels autrefois acquis aux architectes et aux administrateurs de déploiement, leur octroyant encore davantage de pouvoir et de contrôle…

Du front-end au back-end jusqu’à l’opérationnel en passant par le déploiement, le monde était enfin prêt pour l’avènement du développeur-super-héros «full stack » - sans que l’on ne précise jamais d’ailleurs : «full stack of what ?» - mais c’est un autre sujet.

Vous le pressentez peut-être, mon dev super-héros tiens sans doute davantage de Peter Quill (Les gardiens de la Galaxy) que de Superman (Superman).

« — Qui es-tu ?
Peter Quill — (fièrement) Star-Lord
Star quoi ???
Peter Quill— (déçu) Star-Lord enfin !
Le grand hors-la-loi… Laisse-tomber »
Gardians of the galaxy (2014)

Dans le film, Peter Quill, entre héros et anti-héros, se montre sous un jour plutôt pathétique lorsqu’il se présente en utilisant le surnom pompeux et autoproclamé de « Star-Lord - le grand hors-la-loi » à des interlocuteurs dubitatifs n’ayant jamais entendu parler de lui…

— OK, pause ! Donc le Developer Advocate auteur de ces lignes pense qu’il est judicieux et opportun de commencer par s’aliéner l’ensemble des développeurs-lecteurs dont il est censé défendre la cause en les comparant au plus gros loser de la galaxie, vantard - misogyne de surcroît ?

— Pas tout à fait, car si Peter Quill, conscient de n’être qu’un Terrien, fanfaronne pour le bien de la cause et forger sa propre légende - comme parfois notre développeur full stack - il est pourtant bel et bien doué de super-pouvoirs du fait d’origines extra-terrestres qu’il ignore et [spoiler alert] il finira même par sauver la galaxie !

— OK c’est mieux…

… Sauver la galaxie qui est bien entendu l’objectif, sinon la destinée de tout développeur…

— Tu continues à ironiser !

à peine ! car Il en faut aux développeurs des super-pouvoirs !

Comment, sans super-pouvoirs, s’y retrouver dans ces méandres mouvants de technologies, de frameworks, d’API, de services, de plateformes! Comment discerner avec acuité ce qui relève du «hype», du bruit de fond, de ce qui relève de la tendance lourde et d’importance. Comment apprendre sans relâche pour ménager compétences verticales, horizontales et maintenir son employabilité. Comment éviter la surcharge informationnelle, se préserver du burnout, tout en nourrissant son envie et sa curiosité ? Et j’allais oublier, il leur faut aussi se ménager accessoirement un peu de temps pour exécuter le job alimentaire pour lequel on les paie !

« Flash — (narquois) Vos super-pouvoirs c’est quoi déjà ?
Bruce Wayne — Je suis riche »
Justice League (2017) 

À l’instar de Bruce Wayne ou de Tony Stark, leurs super-pouvoirs les développeurs les tiennent aussi de leur richesse. Car ils sont riches nos développeurs, et de différentes façons.

Ils sont riches d’une technologie qu’ils mettent à leur service et qu’ils contribuent à améliorer sans cesse, riches de leurs formations, connaissances et méthodologies, car nos développeurs sont des ingénieurs, des constructeurs.

« Dr Stephen StrangeQu’est ce que vous m’avez fait ?
L’AncienJ’ai projeté votre corps astral par delà votre corps. »
Dr Strange (2016)

J’entendais récemment -avec la mine dubitative d’un interlocuteur de Star-Lord- un philosophe déplorer le déclin de la civilisation occidentale, car « on ne construit plus de nos jours de cathédrales » (sic ). Pendant qu’il se lamentait, mon corps astral se projetait - à l’instar de Dr Stange - dans ce monde parallèle, totalement invisible à ses yeux : ce monde de l’Open source et du logiciel libre. Je visualisais par la pensée de majestueuses cathédrales numériques, des constructions vertigineuses hautes de millions de lignes de code. Des édifices, gigantesques pour certains, plus modestes pour d’autres, souvent intriqués ou reposant les uns sur les autres, œuvres d’innombrables développeurs et représentant des dizaines de milliers d’années-hommes de travail cumulé.

Dr Stephen Strange (revenu dans son corps) — Qu’est-ce qu’il y a dans ce thé ? De la Psilocybine ? Du LSD ? »
Dr Strange (2016) 

Voici une autre richesse dont les développeurs extraient leur super-pouvoir, leur super-efficacité, le partage ! Une des valeurs infusées dans et par le logiciel libre au côté de la liberté et de la transparence.

Les Developer Advocates à la rescousse !

Dans leur quête les développeurs peuvent également compter sur le renfort d’autres équipes de choc, les Developer Advocates. Leur mission : aider les développeurs à réussir, les informer sur les nouveautés, les guider dans les méandres des technologies, leur permettre de voir au travers de Clouds brouillards parfois opaques ! Et faire remonter leurs commentaires, leurs desiderata aux équipes de développement produits. Un «advocate», ce n’est pas un avocat en Français, mais un partisan, un ardent défenseur de la cause des développeurs.

« Tony Stark — Aucune somme d’argent n’a jamais acheté du temps »
Avengers End game (2002)

Les Developer Advocate agissent avec une devise simple « technology first », car inutile d’essayer de vendre aux devs votre came, ils ont développé de puissants anticorps au marketing ! Vous ne pouvez qu’essayer de gagner leurs cœurs et leurs esprits. Ils sont sollicités de toute part et le temps est sans doute leur bien le plus critique. C’est en leur faisant gagner du temps, en leur proposant des contenus pertinents, en améliorant leur efficacité, que les Developers Advocates cultivent la confiance des développeurs.

Ils s’appuient au travers du site developer.ibm.com sur tous les articles, vidéos, tutoriaux, code patterns publiés par des centaines d’autres Developer Advocates d’IBM et couvrant la totalité du spectre technologique sous la bannière « Build Smart. Build Secure ».

« Peter Parker — Souvenez-vous de ce que vous m’avez dit sur l’intelligence : que c’était un don à mettre au service de l’humanité »
Spider-Man 2 (2004)

Il est une organisation dont l’histoire est intimement mêlée à celle de l’Open source. Une organisation ayant contribué à d’innombrables projets dont l’implication est perçue par certains comme l’un des secrets les mieux gardés de l’Open Source… IBM !

C’est une évidence de longue date pour certains, une surprise apparue lors du rachat hors-norme de Red-Hat pour d’autres. Il n’est pas question dans ces lignes de retracer l’histoire de l’engagement Open-Source d’IBM de façon exhaustive, mais des origines de Linux, en passant par Java, Eclipse, Docker, Blockchain, Cloud Foundry, OpenStack, Kubernetes, Tensorflow, Jupyter, et plus récemment Istio et même le Quantum computing, rares sont les projets d’importance ou les fondations (Linux, Apache, Eclipse, etc.) pour lesquels IBM et ses développeurs n’ont pas été partie prenante !

« Uncle Ben — Un grand pouvoir implique de grandes responsabilités »
Spider-Man (2002)

Call for Code, Répondez à l’appel !

En 2018, IBM a initié aux côtés de l’O.N.G David Clark Cause et du haut commissariat des Nations Unie aux droits de l’Homme l’initiative CALL FOR CODE. Ce qui est devenu le plus grand Hackathon mondial appelle les développeurs à créer des solutions pratiques, efficaces et de qualité basées sur le cloud, les données, et l’IA, dans une approche humanitaire large incluant lutte contre le réchauffement climatique, catastrophes naturelles et pandémies.

L’édition 2020 a battu tous les records, puisqu’ils ont été 400 000 développeurs de 179 pays, universitaires, indépendants, de startups ou d’entreprises, à répondre à l’appel !

« Rocket — Qu’est-ce que tu en as à #§ !@ de la Galaxie ? Pourquoi tu veux la sauver ?
Peter Quill — Parce que je fais partie des #@& ! qui vivent dedans ! »
Gardians of the galaxy (2014) 

Le projet Agrolly, qui a vocation à aider les petits exploitants agricoles à faire face au changement climatique, est le grand gagnant de cette édition 2020. En plus du grand prix de 200 000 $, il va bénéficier d’un accompagnement de la fondation Linux pour l’Open source, du support d’experts et l’aide d’IBM pour développer et déployer sa solution.

Et 2019, le projet CalAster composé d’étudiants issus de grandes écoles françaises (regroupés à Berkeley) arrivait en finale avec l’objectif d’améliorer et optimiser les services de secours en déterminant le niveau de priorité et de gravité des appels.

En 2020, c’est une équipe française 100 % féminine qui est en finale de Call For Code Europe avec l’application N’ECO visant a sensibiliser les enfants de manière ludique à des enjeux tels que la durabilité de l’eau, le recyclage, la déforestation et la qualité de l’air.

Vous aussi en 2021 répondez à l’appel ! Les Developers Advocate d’IBM sont aussi là pour vous aider à franchir le pas.

Retrouvez-nous en live, le 3 Décembre 2020 de 9h30 à 11h30