SAP : bons résultats trimestriels mais accueil glacial en bourse de Francfort

Par:
fredericmazue

jeu, 28/10/2010 - 17:48

La publication des résultats du géant allemand du logiciel, en forte hausse et avec des indicateurs au vert quasiment partout, a pourtant beaucoup déçu la bourse de Francfort hier. Une réaction épidermique à court terme, selon Nicolas Sekkaki, directeur général de SAP France, qui ne remet rien en cause des objectifs sur le long terme.

L'éditeur affiche un chiffre d'affaires de 3 milliards d'euros, en hausse de 20% et un bénéfice après impôts de 501 millions d'euros en normes IFRS, en hausse de 12%, pour une marge opérationnelle à 716 millions d'euros, en hausse de 16%. Cette marge représente un ration de de 23,8% du chiffre d'affaires, contre 24,7% au troisième trimestre 2009, soit un léger infléchissement, de 0,9%. Signalons aussi la croissance importante, de 25%, des ventes de licences, à 656 millions d'euros contre 525 au même trimestre de 2009. Rappelons que SAP a acquis Sybase le 26 juillet 2010. Les résultats ci-dessus incluent les revenus générés par Sybase, absents des chiffres de 2009. Hors Sybase, le volume d'affaires de SAP a contribué à hauteur de 15% à la croissance des revenus logiciels et services, ce qui correspond à 7% en euros constants.

Ces chiffres a priori bons et supérieurs aux attentes de l'éditeur (qui étaient de 6 à 8%), n'ont pourtant pas convaincu les marchés financiers. La bourse de Francfort les a accueillis fraichement hier, par la plus forte baisse du jour de l'indice DAX, avec un recul de 3,26% de l'action, à 37 euros. Les analystes anticipaient en effet un bénéfice d'exploitation plus important de plusieurs centaines de millions d'euros, d'où la déception de la bourse.

Néanmoins, Werner Brandt, CFO de SAP AG, commente ainsi ces résultats : "nous sommes heureux de pouvoir annoncer une croissance à deux chiffres de nos revenus logiciels et services, ainsi que la contribution de Sybase. Toutes les régions du monde sont en croissance sur le troisième trimestre, en particulier les États-Unis et les marchés émergents d'Asie, d'Europe et d'Amérique Latine. Nous constatons aussi un bon équilibre entre les revenus émanant d'entreprises petites, moyennes et grandes et enregistrons une augmentation du volume des affaires. Du côté produits, les applications d'analyse de performances demeurent la priorité numéro un de nos clients et continuent à être notre principal vecteur de croissance."

Le trimestre a aussi permis à SAP de signer un certain nombre de contrats importants. Parmi ceux-ci, signalons la Nedbank Group Limited, la Standard Bank of South Africa Ltd, Mercuria Energy Group Holding ou encore la ville de Johannesburg. Côté Sybase, BNP Paribas, la Commerzbank, Cogetech et Ericsson sont venus allonger la liste des clients. Business ByDesign compte également un certain nombre d'adeptes de plus avec Anthesis, la Frankfurter Fondsbank ou KunShan Taidah Chemical, entre autres.

Sur les neuf premiers mois de l'année, toujours en normes IFRS, le chiffre d'affaires de SAP se monte à 8,4 milliards d'euros, en hausse de 12% par rapport à 2009 pour un bénéfice après impôts de 1,38 milliards. La marge opérationnelle dépasse les 2 milliards, à 24,4% du chiffre d'affaires, en hausse elle aussi de 3,5 points. Hors Sybase, le volume d'affaires de SAP seul a contribué à hauteur de 14% à la croissance des revenus logiciels et services (8% en euros constants).

Quant à la France, elle affiche 9% de croissance (à comparer aux 7% en euros constants), hors Sybase. "Nous faisons donc mieux que la moyenne mondiale", note Nicolas Sekkaki, directeur général de SAP France, "même si nous sommes en léger recul par rapport au groupe sur les ventes de licences, qui augmentent de 6%".

Le nombre des affaires est en hausse, que ce soit en termes de nombre ou de taille. "La contribution des partenaires est aussi en hausse, de 12%, ce qui confirme la pertinence du réseau de notre réseau de partenaires, que ce soit en termes de solutions ou de couverture géographique", ajoute Nicolas Sekkaki. Parmi les nouvelles affaires ou les extensions conclues au cours du trimestre, citons le renouvellement du contrat Chorus avec l'AIFE, le groupe Casino sur la partie retail, en mise en œuvre des infrastructures, le groupe Boulanger sur les ressources humaines, et un certain nombre de filiales du groupe Safran, comme Labinal ou Messier-Dowty.

Les résultats de la filiale française sont en revanche plus contrastés sur la partie PME/PMI : "nous avons une offre multiple, mais sa mise en œuvre doit être encore plus rapide et facile et nous nous structurons en ce moment pour cela. Le segment PME/PMI est un facteur de croissance, notamment avec Business ByDesign. Aujourd'hui, sur ce dernier, nous avons les structures de coûts qui correspondent aux besoins. Il faut en accélérer le développement, qui sera d'autant plus pertinent avec la V2.6, qui verra le jour début 2011", conclut Nicolas Sekkaki.

Benoît Herr