lun, 07/01/2013 - 16:15
L'organisation et les relations entre acteurs des projets informatiques sont souvent la clé du succès ou de l’échec des projets. Par Laurent Delvaux, directeur associé chez Zenika.
Historiquement, les projets informatiques se géraient avec des méthodes prédictives qui poussent à organiser les développements sur la base d’un cahier des charges précis et exhaustif rédigé par le client en fonction de ses besoins à un instant T. Cette approche très rigide ne permet pas de s’adapter facilement à l’évolution du contexte économique et aux changements des besoins exprimés par les Directions métiers. Alors que le taux des projets informatiques en difficulté ou en échec atteint près de 70%, le mouvement Agile apparait comme un axe à fort potentiel pour inverser cette tendance.
Concrètement, l’Agilité c’est une approche pragmatique, itérative et adaptative des projets informatiques. Cette approche qui implique le client, permet une grande réactivité et une amélioration continue du processus de création. L’agilité est une méthodologie à part entière, où rigueur, qualité et amélioration continue sont des principes intégrés. Mal connue et mal appliquée, l’agilité ne conduit pas à la réussite. Nombreux sont les projets qui se disent « agiles » mais qui ne le sont pas vraiment.
L’agilité est une solution à 2 problèmes majeurs
- Une évolution du contexte économique/concurrentiel extrêmement rapide à laquelle il est nécessaire de s’adapter
- Une période de crise qui engendre une réduction des budgets et une exigence forte en termes de retour sur investissement.
L’agilité permet de développer des applicatifs critiques pour l’entreprise en bénéficiant d’un retour sur investissement maximisé. Aujourd’hui, son succès incontestable et les nombreux témoignages positifs font de l’Agilité un mouvement mature.
En effet, depuis les années 2010, le mouvement s’est largement répandu. D’abord implémenté dans les équipes de développement, l’Agilité a progressivement remonté les strates métiers et managériales.
Les équipes de développeurs sont aujourd'hui très fortement sensibilisées et formées à cette approche. Pour preuve de cet engouement, le Scrum User Group France, une communauté en forte progression regroupant plus de 1.500 personnes, se réunit régulièrement pour partager des retours d’expériences, les meilleurs pratiques et confronter leurs avis tout en travaillant sur l’amélioration continue de cette méthode.
Le véritable enjeu actuel est donc devenu l'adoption par les équipes Métier et par les Manageurs de ces nouvelles approches. Ce type de changement ne s’improvisant pas, le marché se structure. D'un côté, les sociétés de services prennent conscience de cette révolution et forment leurs équipes de manière croissante. D'un autre côté, les entreprises utilisatrices, qui souhaitent initier leur transformation agile, recherchent des accompagnements très opérationnels et adaptés à chaque type de profil : de la formation certifiante pour les équipes de développement, jusqu'aux formations Management 3.0 pour leurs responsables en passant par les formations "Responsable de Produit". Depuis 2011, le mouvement dépasse les équipes techniques et tend à englober toutes les parties prenantes des projets : responsable métier, directeur de projet, manager, direction générale, .... Ces changements transforment donc progressivement les entreprises en “Entreprises Agiles”.
Alors que la question essentielle qui préoccupe toutes les DSI pour 2013 est "Comment faire plus avec moins ?", l’Agilité est incontestablement l'un des éléments de réponse. En effet, l'agilité est à la méthodologie, ce que le cloud est à l'infrastructure : une manière de commencer petit en voyant grand avec une attention particulière au retour sur investissement.
Laurent Delvaux, directeur associé chez Zenika
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