115 bonnes pratiques pour l'éco-conception d'un site web

Par:
fredericmazue

jeu, 17/09/2015 - 16:07

Saviez-vous que poids des pages web a été multiplié par 115 en 20 ans, passant de 14 Ko en 1995 à plus de 1600 Ko en 2015 ? Cette prise de poids s'accélère à un rythme effréné. Le poids d'une page web a ainsi été multiplié par 6 entre 2008 et 2015. Comme pour les autres logiciels, cette obésité est essentiellement due à un des problèmes de conception (fonctionnelle, graphique et technique) et à l'empilement de librairies pour gagner du temps au développement. Au final, il faut toujours plus de ressources (serveurs, bande passante, puissance sur les terminaux) pour réaliser les mêmes opérations qu'il y a 20 ans, à la même vitesse. En effet, on ne réserve pas un billet de train 115 fois plus vite qu'il y a 20 ans.

Ce phénomène d'obésiciel se traduit par une augmentation déraisonnable des impacts environnementaux associés. Chacun des 3 milliards d'internautes a une empreinte annuelle de :
- 342 kWh d’électricité (conso. él. annuelle de 10 ordinateurs portables) ;
- 203 kg de gaz à effet de serre (kg équivalent CO2) (émission annuelles de 1 afghans);
- 3 000 litres d’eau (2 ans de survie hydrique pour un être humain, 50 millions de personnes meurent chaque année).

Cela peut paraître peu à l'échelle individuelle, mais pris dans sa globalité, l'impact est énorme :
- 1037 TWh d’électricité, soit 40 centrales nucléaires et deux fois la consommation électrique de la France ;
- 608 millions de tonnes équivalent CO2, soit 87 millions de Français ;
- 8,8 milliards de m3 d’eau, soit la consommation annuelle de 160 millions de Français.

Pour faire court : l'empreinte du web est 2 fois plus importante que celle de la France !

Il est urgent d'agir. Pas seulement parce que Paris s'apprête à accueillir la conférence sur le climat (COP21), mais aussi parce que cette empreinte écologique est le fruit d'une grande inéfficience, particulièrement préjudiciable pour les internautes et pour les éditeurs des services en ligne. En 2014, les internautes ont téléchargé 1 400 millions de Go inutiles pour afficher des sites web mal conçus. Cela représente 311 millions d’heures d’attente inutiles (soit 35 000 ans !).

En réduisant la quantité de ressources physiques (RAM, CPU, serveurs, bande passante, etc.) nécessaires au fonctionnement des logiciels - et donc des sites web et autres services en ligne - l'éco-conception logicielle propose une solution globale. On économise ainsi de l'argent et des impacts environnementaux (notamment liés à la fabrication des équipements qui peuvent fonctionner plus longtemps car les logiciels sont moins gourmands) tout en délivrant un meilleur service (notamment en terme de réactivité) aux utilisateurs.

Un livre de Frédéric Bordage, auteur Programmez! bien connu et apprécié, vous propose des solutions Comme son nom l'indique "éco-conception web : les 115 bonnes pratiques" est un référentiel de bonnes pratiques qui aide à éco-concevoir son site, ou son service en ligne, au travers de 115 bonnes pratiques à appliquer à chaque étape du cycle de vie : conception, réalisation, exploitation. Chacune d’elles a été mise au point et validée par une quarantaine d'experts reconnus. Ce référentiel est éprouvé sur le terrain depuis 5 ans dans le cadre de projets critiques à très forte volumétrie totalisant des centaines de millions d'utilisateurs et des miliards de visites. Il est soutenu par l'ensemble des parties prenantes de l’écosystème du numérique responsable, notamment : Ademe, CIGREF, Afdel, Alliance Green IT , Club Green IT, GreenIT.fr, etc.

Site : www.ecoconceptionweb.com et http://www.amazon.fr/Eco-conception-web-pratiques-empreinte-%C3%A9cologique/dp/2212140711