Eric Besson présente le plan numérique 2012 pour la France

Par:
fredericmazue

lun, 20/10/2008 - 20:24

La présentation de ce plan qui devait être faite lundi par le Président de la République M Nicolas Sarkozy, puis aujourd'hui, toujours par Nicolas Sarkozy a finalement été effectuée par le secrétaire d'Etat M Eric besson. Le plan est constitué de 154 mesures et il vise à « à replacer la France parmi les grandes nations numériques à l'horizon 2012 ». ces 154 mesures sont regroupées en 4 grande catégories

1. Permettre à tous les Français d’accéder aux réseaux numériques

Chaque français, où qu'il habite, devra avoir accès au haut débit fixe. L'initiative est plus que louable. Il est précisé que le débit minimum sera de 512 kb/s minimum pour un tarif maximum de 35 €/mois. Débit rikiki pour un tarif très au-delà des offres des principaux fournisseurs d'accès. On ne peut s'empêcher de se demander un qui est en retard. La France ou ses gouvernants ? ;) Autre point très intéressant, la France a l'ambition d'être un des leaders en matière de très haut débit, comprendre en matière de fibre optique. Les français pourront accéder à la radio et à la télévision numérique; Enfin autre point très important, le plan annonce une volonté claire de "Réduire la fracture numérique en Outre-mer"

2. Développer la production et l’offre de contenus numériques

Le programme est vaste... Commençons par la volonté d'améliorer la diffusion des contenus cinématographiques, audiovisuels et musicaux, mais sans nuire aux droits d'auteurs, bien au contraire:

"La généralisation des connexions à haut débit a largement popularisé la consommation de contenus numériques: musique, oeuvres cinématographiques, émissions de télévision sont aujourd’hui consultées depuis les équipements connectés (ordinateurs, baladeurs ou téléphones mobiles). L’attrait du public pour ces nouveaux modes de consommation justifie une plus large disponibilité des catalogues numériques. Toutefois, la présence d’une offre légale ne saurait suffire à la rendre attrayante, si la protection des oeuvres ne s’organise pas pour rendre plus difficile la prolifération des copies illicites."

"Un double mouvement doit donc s’opérer : d’une part, les négociations entre détenteurs de catalogues et les nouveaux acteurs de la distribution de contenus culturels doivent s’accélérer pour que les catalogues numériques disponibles puissent constituer une offre attrayante ; d’autre part, les technologies actuelles de protection de contenus doivent être éprouvées pour que ces nouvelles chaînes de distribution de contenus se développent autour de procédures unifiées, dans le respect du droit d’auteur."

Nous remarquons encore la volonté de garantir le statut de l’hébergeur de données: "Les sites de partage se sont imposés dans les usages et ont profondément modifié le rapport que les publics internautes entretiennent désormais avec la consommation de contenus. La généralisation de contenus autoproduits en est l’un des traits les plus saillants. Ces nouveaux modes d’expression, plébiscités par les jeunes générations d’internautes, ont vocation à se généraliser. Par-delà les applications communautaires et ludiques qui y sont aujourd’hui naturellement associées, ils portent en eux le germe d’une expression citoyenne renouvelée. Leur avenir dépasse désormais les simples considérations de création de valeur économique et participent pleinement de la liberté d’expression."

Enfin un point qui nous intéresse particulièrement: le plan veut développer le secteur du jeu vidéo et du secteur logiciel. IL voit dans ce dernier un moyen d'accroitre la productivité française. "Les innovations logicielles sont au coeur de la révolution numérique. Les logiciels fournissent les composantes essentielles des évolutions connues par de nombreux secteurs d’activité : défense, télécommunication, Internet, transports, ainsi que tous les autres pans de l’économie qui bénéficient d’un incrément majeur de productivité grâce au remplacement d’actions à faible valeur ajoutée par des routines logicielles."

3. Diversifier les usages et les services numériques

Encore une vaste programme qui concerne notamment la sécurité. Il est question de renforcer la confiance numérique, garantir la protection des données personnelles et lutter contre toutes les formes de cybercriminalité. Notre Président s'étant lui-même fait pirater son compte en banque, ces question deviennent cruciales :)

Le commerce électronique doit être encouragé et être développé. Plan numérique ou pas, on peut compter sur les entreprises pour cela. Par contre un constat très intéressant est (enfin) fait: nous sommes très en retard dans le domaine du télétravail. Seulement 7% de télétravailleurs en France pour une moyenne de 13% en Europe et de 25% aux Etats-Unis. Et le document officiel de se fendre d'un constat qui enfonce une porte ouverte "Le télétravail s’accompagne d’avantages indéniables tels que l’allègement des charges de structure pour les entreprises et les entrepreneurs, la souplesse et la flexibilité pour les employés et la réduction des déplacements domicile / entreprise, permettant de réduire nos émissions de gaz à effet de serre.". Ce qui n'est pas dit, malheureusement, est comment le gouvernement va s'y prendre pour faire évoluer les mentalités en France à ce sujet.

4. Rénover la gouvernance et l’écosystème de l’économie numérique

Enfin le gouvernement entend mettre la main à la pâte, ou à la poche pour aider à la création d'entreprise actrices dans le domaine de la Technologie de l'Information et de la Communication (TIC)
"L’économie numérique est le principal facteur de gain de compétitivité des économies développées. Elle représente désormais plus de 25 % de la croissance du PIB. Elle en représentera 30 % avant 5 ans. Les investissements dans l’économie numérique sont identifiés comme les plus productifs, parce qu’ils accroissent la compétitivité de l’ensemble des autres secteurs de l’économie. Malgré de nombreux atouts pour profiter de l’essor de l’économie numérique, la France souffre néanmoins d’une trop faible contribution des TIC à sa croissance et d’une faiblesse économique dans les domaines du logiciel, des services en ligne et de la fabrication d’ordinateurs. Seuls deux “champions nationaux” s’inscrivent au palmarès des 5 premiers groupes mondiaux dans les six principaux secteurs de l’économie numérique. La France n’a presque aucun acteur de taille mondiale dans les industries d’Internet. Aucune société française ne figure parmi les 15 premières sociétés éditrices de logiciels. Pour être compétitive, l’économie numérique française passe nécessairement par le couplage entre recherche et innovation d’une part, et développement des PME à fort potentiel de l’autre. Il est donc nécessaire aujourd’hui de favoriser la création de jeunes entreprises très innovantes et d’accompagner le développement des PME, en appui des efforts déjà entrepris par le Gouvernement."

Vous pouvez connaître le Plan Numérique 2012 dans son intégralité, en consultant le site officiel.