Intelligence Artificielle – Méfiants, 66% des dirigeants préfèrent recruter plutôt que de former

Par:
fredericmazue

ven, 12/04/2024 - 14:09

Le Groupe Adecco a dévoilé une étude inédite réalisée auprès de 2 000 dirigeants C-levels dans 9 pays, dont la France. Le constat de cet étude est que la majorité des chefs d’entreprise ne comptent pas former leurs équipes à la maîtrise de l’IA, mais préfèrent recruter à l’externe. La méfiance semble peser sur les décisions.

La majorité des dirigeants se sentent dépassés par la révolution de l’IA

La formation de nouvelles compétences pour faire face à l’enjeu ne semble pas être entamée. 57 % des dirigeants doutent de la capacité de leur propre équipe de direction à saisir les "risques et les opportunités" liés à l’IA. Seulement 43 % de ce groupe ont déclaré avoir mis en place des programmes de formation formels pour améliorer les compétences en matière d'IA, tandis que seulement 50 % d'entre eux ont déclaré fournir des conseils à leurs équipes sur la manière de l’utiliser au travail.

Autre constat, bien que 66 % des dirigeants reconnaissent l’impact de l’IA dans leur secteur d’activité, seulement 11 % estiment avoir progressé dans la digitalisation de leur entreprise au cours des dernières années (versus 9 % des dirigeants français et 14 % des dirigeants américains).

En ce qui concerne l’utilisation responsable de l’IA, la France accuse un retard par rapport à d’autres pays comme les États-Unis (45 % versus 51 % des dirigeants américains). La mise en place d’un cadre interne éthique et de règles de conformité et d’usage propres à l’entreprise n’est pas encore en place pour la majorité d’entre elles.

66 % des dirigeants comptent recruter hors de leurs entreprises plutôt que de former leurs équipes

Par ailleurs, 66 % des dirigeants (64% en France), prévoient de recruter à l’externe pour faire face à cette révolution. Cette tendance à l’externalisation des compétences se confirme également pour d’autres métiers comme ceux de la data, pour lesquels 62 % des dirigeants comptent recruter des experts hors de l’entreprise plutôt que de privilégier l’interne.

Une ruée vers les compétences numériques et une hausse significative de la rémunération des collaborateurs disposant des compétences recherchées sont donc à prévoir. 37 % des dirigeants anticpent ainsi une augmentation de salaires dans les 12 prochains mois pour les salariés disposant de ces compétences.

L'urgence de la formation et de l'acquisition de nouvelles compétences

Seuls 34 % des dirigeants ont l’intention de former leurs collaborateurs à l’utilisation de l’IA. Les dirigeants français se démarquent toutefois en privilégiant la réorientation de leurs collaborateurs vers d’autres postes en cas d’impact de l’IA sur leur emploi (51 % des dirigeants français contre 46 % au niveau mondial).

Seuls 43 % des dirigeants à l’échelle mondiale affirment avoir déployé des programmes de formation pour améliorer les compétences numériques de leurs collaborateurs et la moitié déclare prodiguer des conseils en interne sur la manière d'utiliser l’IA au travail.

En dépit des nombreux défis qui attendent les dirigeants, 57 % des sondés pensent que les soft skills et la dimension humaine resteront le premier facteur de succès d'une entreprise, devant l’IA.

L’intégralité de l’étude est accessible via ce lien.