La Défense va abandonner le logiciel Louvois

Par:
fredericmazue

lun, 25/11/2013 - 16:57

Louvois est le logiciel qui traite les soldes des militaires Français. Il a été mis en place en 2011 et depuis les dysfonctionnements à répétition, des dizaines de milliers d'erreurs, ont parfois généré des situations dramatiques pour certains militaires, qui se sont retrouvés avec 100 euros par mois, voire moins, voire rien, pour faire vivre leur famille.

Le bilan est très lourd. 160 000 personnes ont été impactées, plus ou moins gravement, par les bugs. Cela représentent 35 millions d'euros de moins perçus pour les militaires, mais aussi, d'un autre côté, 106 millions de trop perçus. Ce serait aussi 117 millions d'euros engloutis à la gestion des problèmes.

Un audit devant répondre à la question : Est-ce que Louvois est réparable ou pas ? à rendu son verdict la semaine dernière. Louvois n'est pas réparable et il sera abandonné. Non sans rester deux ans en place avec ses bugs, temps nécessaire pour mettre une autre solution en place.

Devant un tel fiasco, la question des responsabilités se posent. La société Steria qui a développé le logiciel est naturellement montrée du doigt. Steria reconnaît qu'il pourrait exister des anomalies dans le moteur de calcul des soldes. Cependant Steria souligne que la société "n’a pas à être le bouc émissaire des déboires de l’écosystème Louvois". En effet, selon la SSII, c'est "l'absence d'expertise au ministère de la Défense, et l'incapacité à utiliser correctement le logiciel qui est en cause." Pour les experts de Steria l'administration a fait « peu de place à l’expression des besoins des utilisateurs du système, ne leur permettant pas d’appréhender le contrôle de la qualité des données tout au long de la chaîne.  [...] les équipes de pilotage du projet Louvois auraient pu utilement voir leurs compétences techniques renforcées ».

De fait, d'après le Figaro, c'est Steria,  et  des prestataires comme Eurogroup ou MC2I qui ont travaillé à l'intégration du logiciel qui devraient être dédommagés, pour rupture de contrat.