Le SaaS avance, mais à pas mesurés

Par:
francoistonic

ven, 06/03/2009 - 12:00

Le 5 mars dernier, se tenait l’ASP Forum. La journée fut l’occasion de revenir sur le SaaS, le cloud, les tendances du marché, comment les éditeurs passent en mode SaaS sans trop de douleurs ( ?), comment une entreprise peut intégrer ces services, etc. Avec plus de 150 personnes présentes, le succès a été au rendez-vous.

Une conclusion s’est rapidement imposée : le SaaS est la tendance actuelle du marché et s’affirme mois après mois. Cependant, le SaaS pose de nouveaux problèmes d’intégration et d’intéropérabilité des services entre eux et surtout entre les services et les systèmes existants. Sans oublier les exigences de sécurité. Pour le cabinet IDC, la baisse des coûts avec le SaaS, n’est pas forcément la raison de l’utilisation de ces services en entreprise. Un des enjeux est la facilité d’accès aux services, la capacité d’être toujours à jour sur les versions, les technologies. Et surtout de payer à la consommation du service. Ce qui est souvent mis en avant pour les responsables.

Durant les plénières, il a été rappelé que pratiquer du prix « hard discount » n’est pas un gage de réussite pour un éditeur. L’entreprise ne cherchant pas un prix bradé mais des services de qualité. Sans surprise, nous avons assisté à plusieurs discours contraires : évolution ou révolution ? Revevol, société spécialisé dans le monde SaaS, a été le plus direct en parlant de révolution et d’un quasi raz de marée sur les logiciels et de préconiser le remplacement des dinosaures actuels. C’est aller un peu vite en besogne et en oubliant les contraintes et l’existant ! Le marché et les entreprises doivent déjà comprendre ce qu’est exactement le SaaS, le périmètre que l’on passe en ligne et comment l’intégrer. Et surtout avoir de la pédagogie ce qui n’est pas fait aujourd’hui.

Occasion aussi de revenir sur la notion de qualité de services. Salesforce a rappelé l’importance de la transparence sur ce point et a salué le début de transparence de Google avec un tableau de bord dédié mais étonnement, les crashs de services chez Google et surtout Salesforce furent très très rapidement abordé, Salesforce, pas du tout.

Mais si pour l’entreprise, le SaaS et plus loin le Cloud Computing, est un vrai challenge même si actuellement sa part de marché oscille entre 12 et 15 % et ne devrait pas atteindre 50 % avec de nombreuses années, le SaaS est surtout un enjeu aujourd’hui pour l’éditeur de logiciels. Car comment passer à un mode à la demande sans casser son modèle économique. Faire le même chiffre d’affaire en SaaS qu’avec la vente de licence prend plus de temps, jusqu’à 3 ans. Comment durant ce laps de temps parvenir à un équilibre ? C’est pour cela que durant la journée, il a été souvent rappelé que pour un éditeur, le SaaS n’est pas un problème technique, comme nous l’a rappelé fortement Progress Software par la voix de Colleen A. Smith (directrice SaaS), mais un problème de modèle économique. C’est l’un des enjeux majeurs du SaaS.

La journée fut instructive même si la contradiction ne fut pas forcément au rendez-vous sur certaines sessions et le ton de certains intervenants a pu paraître trop affirmatif alors que le pragmatisme informatique est tout autre. Mais on constate aussi le décalage entre éditeurs et clients et que l’entreprise, et même le développeur, maîtrise encore bien mal ces concepts et architectures.