Les 10 micro-ordinateurs des années 1980 à posséder
mer, 24/12/2025 - 10:46
Aux rédactions de Technosaures et de Programmez!, le vintage computing est une réalité. Nous vous proposez notre top 10 des micro-ordinateurs iconiques des années 1980 qu'il faut posséder pour lancer une collection. Nous savons que ce top est forcément influencé par nos expériences que nous avons pu avoir avec ces ordinateurs.
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1 / Amstrad CPC 6128 (1985)
C’est une des machines les plus mythiques des années 80 et de toute la micro-informatique : le CPC 6128. Autant le 664 est un désastre, autant le 6128 est un succès phénoménal. Par défaut, il propose un écran couleur et le fameux lecteur de disquette 3 pouces. Il garde les recettes du 464 : composants standards peu chers, des capacités graphiques limitées, un processeur archi-connu, le Z80A, une mémoire supérieure et une ROM en nette amélioration. Le Basic est toujours intégré à la ROM, mais il dispose maintenant d’un système CP/M, disponible à part. La vidéo et l’audio feront le succès du 6128 avec de nombreux jeux disponibles dont les fameux Sorcery, Barbarians, Silent Service, Sabotage...
Une des particularités du 6128 est la fragilité des disquettes, et de son lecteur qui avait tendance à tomber en panne à cause de sa courroie…
Rareté : *
2 / Commodore VIC-20 (1980)
Commodore 64 ou Commodore VIC-20 ? Nous avons beaucoup hésité mais le VIC-20 est à l'origine du succès mondial de Commodore et constitue le tremplin pour le futur Commodore 64.
Le VIC-20 avait été présenté en juin 80 pour une sortie réelle en janvier 81. Toujours animé par le processeur MOS 6502 à 1 MHz, il était équipé de 5 Ko de mémoire vive, dont seulement 3,5 disponibles pour l’utilisateur. C’était la principale faiblesse de ce modèle. Il affichait 16 couleurs et il proposait des connecteurs pour les manettes, les cartouches de jeux et un port série. L’utilisateur pouvait y connecter un écran, une imprimante, un modem, un lecteur de K7, un lecteur de disquette. Il embarquait dans la ROM le traditionnel BASIC.

Avec le VIC-20, Commodore introduit le design qui sera utilisé par le mythique Commodore 64. Il inaugure le succès du constructeur avec un ordinateur couleur à un prix raisonnable même s’il n’affiche que 22 caractères par ligne. Trop limité pour l’entreprise, cet ordinateur va vite rencontrer un succès dans les familles pour les jeux.
VIC signifie Video Interface Chip. Cette puce avait été créée pour les machines d’arcade et les consoles par Commodore, mais comme aucun constructeur ne s’y intéressait, le constructeur l’utilise dans sa propre machine. Le VIC-20 est le premier modèle à dépasser un million d'exemplaires vendus... Plus de 2,5 millions de VIC-20 seront vendus.
Rareté : *
3 / ZX81 (1981)
Après le ZX80, Sinclair commercialise un modèle qui marquera toute une génération en Europe. Plus compact que le ZX80, il est moins cher, mais avec un aspect plastique bas de gamme. Il garde son clavier à membrane imprécis et énervant à la “frappe”. S’il possède toujours une mémoire vive interne de 1 ko, son extension 16 Ko connaîtra un grand succès. Finalement, l’un des aspects les plus énervants de cette machine est son port d’extension ultrasensible, car la connectique tenait mal. Le moindre mouvement déconnectait l’extension mémoire et faisait perdre tout le code ! Ce n’était pas un ordinateur facile à utiliser. Le BASIC intégré à la ROM corrige quelques bugs du précédent modèle.

Grâce à son design plastique et à son électronique simplifiée, il réussit l’exploit d’être vendu à -100 $ en version kit. De nombreux développeurs ont débuté avec cette machine qui est une des plus iconiques des années 80 !
Fin 81, Sinclair annonce 250 000 exemplaires vendus. Il pouvait aussi servir de cale-porte :-)
Rareté : *
4 / Osborne (1981)
Les portables du début des années 80 ressemblent à de grosses valises transportables et idéales pour se muscler les bras : il faut soulever 11 kg. La coque est en plastique dur et le clavier est un des côtés de la valise, fixé par deux clips latéraux. Il est soit extractible, soit uniquement basculable. L’Osborne peut être considéré comme le premier portable incluant toutes les fonctions d’un ordinateur : 2 lecteurs de disquette, 1 écran 5 pouces, 1 clavier, des ports de connexion, 64 Ko de mémoire vive, processeur Z80 à 4 MHz ! Comme beaucoup d’ordinateurs de cette époque, le système est le CP/M. Celui-ci est disponible sur des disquettes de démarrage et non stocké en interne. Il est livré avec le système, un tableur, un traitement de texte, Microsoft Basic et DR Basic. L’idée de proposer des logiciels en bundle est attribuée à son créateur : Adam Osborne. Une véritable révolution.
L’aventure Osborne sera éphémère malgré le succès relativement important de son portable. Le modèle suivant reprend les conceptions de l’Osborne 1, mais en 1983, la société est en faillite.
Ce transportable crée à lui seul le marché de l'informatique mobile. Quelques semaines plus tard, IBM modèle le Personal Computer, le fameux PC.
Rareté : ***
5 / Thomson TO7 (1982)
Le groupe Thomson arrive fin 82 sur le marché de l’ordinateur avec le TO7. Les différentes machines MO/TO seront regroupées dans la gamme MOTO et feront le bonheur (?) du plan informatique dans les écoles françaises dans les années 80 et 90. Les premiers prototypes apparaissent dès 79, mais il faut attendre 82 pour voir sur le marché un ordinateur complet : le TO7 (TO pour Télé/Ordinateur). Il s'agit d'un clavier incluant l’électronique (carte mère, lecteur K7, port cartouche, stylet optique). Il utilise un processeur Motorola 6809. La mémoire standard est de 8 Ko. La résolution graphique est 320 x 200 en 8 couleurs. Non intégré, le BASIC de Microsoft est utilisable via une cartouche. Le TO7/70 le remplacera en 84 : 48 Ko de RAM, processeur plus récent. Le clavier se veut de meilleure qualité.

Le MO5 plus cheap mais aussi moins cher (en retirant des accessoires) sort en 84. Il propose un processeur Motorola, 48 Ko de RAM dont 32 disponibles, une ROM de 16 Ko, intégrant le BASIC, un affichage de 320x200 en 16 couleurs, de multiples accessoires (k7, disquettes, stylo optique, RS-232, etc.). L’énorme défaut du MO5 était son incompatibilité avec le TO7 !
Les TO7 et MO5 seront largement distribués dans les écoles grâce au plan Informatique pour tous.
Rareté : *
6 / Macintosh (1984)
Macintosh marque une rupture technologique, encore plus que le Lisa, et popularise les idées du Xerox Alto. Jeff Raskin, une des têtes pensantes des équipes, prend la direction du projet Annie début 79. L’idée est une machine simple à utiliser, la moins complexe possible : pas de câbles, pas de port d’extension et facile à transporter. Et contrairement au Lisa, orienté entreprise, ce futur ordinateur s’adresse à tout le monde.
Les premiers travaux évoquent une machine 8 bits avec 64 Ko de RAM, un écran 4 pouces et tous les logiciels nécessaires. Et surtout un prix de 500 $. Jobs n’aime pas ce projet, mais il change d’avis en comprenant le véritable potentiel. Jobs se fait éjecter du projet Lisa et se retrouve à travailler sur le Macintosh, projet secondaire sans réel avenir pour la direction d’Apple. Jobs va alors renforcer peu à peu les équipes, prendre le leadership et redéfinir une partie du projet, ce qui ne plaît pas du tout à Raskin.
L’étape décisive sera l’utilisation du processeur Motorola 68000 qui permet de réutiliser des pans entiers des avancées du Lisa. Bill Atkinson développe les bases logicielles essentielles avec Wozniak. Les tensions sont parfois très vives et le contrôle obsessionnel de Jobs sur tout irrite les ingénieurs. Jobs perd le pari de sortir le Macintosh avant le Lisa.
C’est finalement en janvier 84, avec deux ans de retard, que la machine apparaît officiellement. Elle est compacte, avec un design attrayant, un écran 9 pouces, clavier – souris, 128 Ko de mémoire. Le manque de temps ne permet pas d’installer une mémoire plus importante. Malheureusement, le prix, 2495 $, plombe les ventes qui ne sont pas aussi bonnes qu’attendues. Initialement, le prix était inférieur à 2000 $ mais les frais marketing et les multiples retards augmentent la facture.
Le Mac n’est pas compatible avec les programmes et systèmes de l’Apple II et il faut faire grossir la logithèque. Les principaux défauts matériels seront corrigés avec le Mac 512 Ko et surtout le Mac Plus. Le semi-échec du Mac précipite la fin de Jobs. John Sculley, que Jobs avait fait rentrer pour diriger la société et apporter une vision commerciale, mène une révolution de palais et le cofondateur est éjecté en 85.
Rareté : *** (modèle 128Ko)
7 / Amiga 500 (1985)
L’Amiga 500 (A500) est une des machines les plus marquantes de la seconde moitié des années 80. Avec cette machine commence l’opposition entre les pro-ST et les pro-Amiga. Le design est bien plus compact, il reprend celui du C64, mais en plus fin et plus allongé. Il utilise un processeur 68000, 512 Ko de mémoire, 256 Ko de ROM. Il peut afficher jusqu’à 4096 couleurs, la partie audio a fait sa réputation, ainsi que les nombreuses interfaces (péritel, RVB, RS232, port parallèle, etc.).

En 1991, le constructeur sort l’A600, un modèle très compact, car il ne possédait pas de pavé numérique. Il visait plutôt l’entrée de gamme. Il reprend de nombreuses caractéristiques de son prédécesseur, mais propose 1 Mo de mémoire par défaut et surtout intègre des ports PCMCIA et IDE. Ces interfaces étaient intéressantes pour les cartes d’extension et les disques durs. Le modèle professionnel de l’A600 est le 1200 qui rajoute le pavé numérique et 2 Mo de mémoire. Il est mis sur le marché en 1992. Il propose une option « Fast RAM » pour augmenter les performances, mais ce modèle souffre de la comparaison avec les PC qui montent fortement en puissance.
Rareté : *
8 / Atari ST (1985)
Atari connaît depuis plusieurs années une grave crise. Le constructeur est sauvé par Jack Tramiel (venant de Commodore). La gamme ST (pour 16/32 bits) repose sur les processeurs 680x0 de Motorola. Une guerre frontale aura lieu avec la gamme Amiga même si Atari se place en alternative au Macintosh. La gamme ST va connaître un énorme succès et des jeux mythiques feront la joie des gamers : Vroom, Stunt Car Racer, Captain Blood, Xenon 2, Dungeon Master, etc. Les prises MIDI feront du ST une des références pour les musiciens. Le 130 ST est un modèle de démonstration à peine finalisé et le système d’exploitation (TOS) encore en développement. La partie graphique est assurée par l’interface GEM.
Le premier véritable modèle est le 260 ST. Pour l’anecdote, le 260 était initialement équipé de 256 Ko de RAM, mais le système occupant trop de place, le constructeur installe par défaut 512 Ko. Le lecteur de disquette était externe. On retrouve le design si typique du ST, les touches de fonctions et l’ensemble des interfaces de connexion : port parallèle, RGB, 2 ports manettes, port disque dur, port série, 2 prises MIDI, port pour lecteur de disquette. Le design du ST dérive de la gamme XE, dernière à utiliser des processeurs 8 bits.
Le 520 ST est le premier modèle à succès de la gamme. Il reprend les caractéristiques du précédent. La version STM intègre TOS et GEM directement dans la ROM évitant d’utiliser des disquettes… C’était le gros défaut des modèles ST. On trouve à côté du 520 ST, le 1040 avec 1024 Ko de mémoire vive en standard, soit 1 Mo.
La gamme évolue plutôt bien. Deux grandes itérations sortent : STf et STe. Le STf (fin 85) corrige deux grosses lacunes du ST original : le lecteur de disquette enfin intégré dans le boîtier (sur le côté) et le système (TOS /GEM) installé en ROM comme sur les STM. À noter que le lecteur de disquette sera rapidement amélioré pour utiliser des disquettes double face et d’une capacité de 720 Ko. Pour le reste de l’électronique, peu de changements. Les circuits audio internes restent un peu faibles, mais la partie graphique est toujours au top !
L’Atari ST évoluera peu jusqu’en fin 89. Le constructeur décide enfin de sortir une itération musclée pour faire face aux nouveaux Amiga : les STe. L’Atari supporte enfin les 4096 couleurs et intègre une puce graphique dédiée, le fameux blitter. Les barrettes de mémoire ne sont plus soudées à la carte mère. Avantage : on démontait le boîtier et on rajoutait de la mémoire. La série STe introduit aussi un nouveau circuit audio pour tenir la comparaison avec l’excellent Amiga. Elle ajoute aussi un convertisseur numérique/analogique 8 bits stéréo même s’il était inférieur à la qualité des concurrents. Malheureusement pour les nombreux utilisateurs des STe, dont je faisais partie, les éditeurs optimisent peu les logiciels pour exploiter les capacités de ces machines.
Rareté : *
9 / NeXT Cube (1989)
Après avoir été forcé de quitter Apple, Jobs crée NeXT fin 85. Il réunit autour de lui des ingénieurs de renom qui vont créer les bases du futur système NeXT : NeXTStep. Durant 3 ans, la société développe un OS réellement révolutionnaire pour son époque. Ce qui va marquer les esprits c’est le premier ordinateur de la marque : le NeXTCube. Le projet a 2 ans de retard !
Son design sobre et ses lignes parfaites font, 30 ans après sa présentation officielle, toujours référence. Il utilise un processeur 68030 épaulé par le coprocesseur 68882 et propose 8 Mo de RAM, un disque dur (en option), un lecteur optique, des ports série/réseau, des slots d’extension. L’écran, reprenant le design du Cube, est en niveaux de gris, mais quel écran ! Le comble du raffinement vient aussi du matériau du cube : du magnésium. Le son a été soigné avec la présence d’un DSP. NeXTStep est un système ultra moderne : multitâche, orienté objet, système d’affichage WYSIWYG grâce à la technologie codéveloppée avec Adobe : DPS (basé sur PostScript).
L’ambition de Jobs est grande avec une usine capable de produire jusqu’à 150 000 machines ! Aussi beau et performant soit-il, le NeXTCube sera un échec à cause de son prix : 6 500 $ ! IBM et Canon investissent dans la société.
En 1990, NeXT propose une nouvelle machine moins radicale : la NeXTStation ainsi qu’une évolution du Cube. Ces nouvelles machines utilisent le Motorola 68040 avec disque dur et lecteur de disquette. Les capacités de traitement de ces machines sont les meilleures du moment. Internet (le fameux WWW) naît sur une machine NeXT. En 93, le constat est sévère : seulement 50 000 machines vendues ! C’est un cuisant échec commercial, mais une icône de l’informatique est née. NeXT arrête la production et la vente de matériel pour se concentrer sur les logiciels.
Le NeXTCube est incontestablement une des plus belles machines jamais construites.
Rareté : ***
10 / Commodore SX-64 (1983)
Commodore sort une version transportable (10 kg) du Commodore 64 : le SX64. Très belle machine malgré l’aspect massif de la bête et si peu connue. Il inclut un écran couleur (16 couleurs) et un lecteur de disquette. Il est pleinement compatible avec son grand frère. Initialement, deux lecteurs étaient prévus… Il est considéré comme le premier ordinateur « portable » à écran couleur. On trouve ce modèle sous plusieurs références : SX-64, DX64, VIP64 et même SX-100… Une bonne machine malgré un écran trop petit. Mention spéciale à la poignée de transport servant aussi de support en utilisation.
Rareté : ****

Photos : François Tonic (Technosuares) & D.R.

