Les entreprises ne recrutent pas les compétences nécessaires pour préserver leurs actifs IT

Par:
fredericmazue

jeu, 18/12/2008 - 16:14

Micro Focus, éditeur de solutions de gestion et de modernisation des applications d’entreprise, révèle que les entreprises ne consacrent pas suffisamment de ressources budgétaires pour assurer la pérennité des compétences nécessaires à la maintenance et à l’exploitation de leurs actifs informatiques stratégiques.

Les résultats de l’étude – Safeguarding the Corporate IT Assets – menée par Micro Focus, en collaboration avec l’INSEAD, Ecole de Commerce de renommée internationale, auprès des DAF, DSI et DRH de cinq pays (France, Allemagne, Italie, Royaume-Uni, Etats-Unis), démontrent que les compétences nécessaires pour gérer et maintenir les actifs informatiques sont jugées marginales par les grandes entreprises. Plus focalisées sur les compétences liées aux nouvelles technologies de type Web 2.0, elles négligent en effet les compétences cruciales à l’entretien des actifs logiciels, pourtant plus stratégiques pour le business.

« L’année dernière, Micro Focus soulignait que les actifs informatiques étaient le parent pauvre de l’entreprise. Aujourd’hui, l’enjeu consiste à ne pas se laisser aveugler par les nouvelles technologies au détriment du patrimoine logiciel qui abrite les informations cœur de métier de l’entreprise. Les sociétés doivent porter une attention particulière au recrutement des professionnels qui vont maintenir et développer le cœur de leur système d’information. Négliger les actifs logiciels constitue une bombe à retardement qui menace l’activité des entreprises. Ces dernières doivent rapidement ajuster leurs stratégies d’investissement informatique aux exigences de la récession. Certes, les solutions Web 2.0 offrent un potentiel non négligeable. Mais le développement de ces nouvelles technologies ne devrait pas se faire au détriment de la préservation et de l’évolution des actifs informatiques qui sous-tendent le métier de l’entreprise », déclare Stephen Kelly, Chief Executive Officer de Micro Focus.

L’étude de Micro Focus sonde 450 entreprises dans le monde, réalisant un chiffre d’affaires allant de 100 millions à plus d’un milliard de dollars. Interrogés sur la criticité des applications patrimoniales versus les nouvelles technologies, près des deux tiers (60 %) des DAF, DSI et DRH considèrent les applications cœur de métier et les bases de données prioritaires pour le développement de l’entreprise contre 38% en faveur des nouvelles technologies. En dépit de cette opinion exprimée, les directeurs interrogés reconnaissent que la majeure partie du budget de recrutement est attribuée à l’embauche d’informaticiens spécialisés dans les nouvelles technologies. Plus de la moitié des répondants (56 %) confirment en effet que les entreprises recrutent aujourd’hui en priorité des compétences dans les technologies web.

Moins d’un DAF sur sept (13 %) est convaincu que son entreprise dispose de l’expertise et des compétences pour maintenir et faire évoluer les actifs informatiques stratégiques. Néanmoins, ils sont près de 60% à déclarer qu’en période de récession, les compétences pour moderniser les actifs informatiques ont plus de valeur que les compétences dans les nouvelles technologies.

« Dans cette période de crise qui contraint les entreprises à revenir à l’essentiel, il est assez ironique de constater qu’elles font l’impasse sur les compétences IT indispensables au développement de leur activité, observe Stephen Kelly. Si les entreprises persistent à recruter des compétences nouvelles technologies au détriment des compétences nécessaires aux systèmes d’informations, elles devront faire face à une pénurie aggravée par les départs à la retraite ; cette politique de recrutements menace la pérennité des actifs informatiques, et par extension, l’activité de l’entreprise. »

« Ne pas prévoir les compétences pour maintenir et gérer les systèmes d’informations qui ont fait leur preuve au fil du temps et apportent toujours une valeur ajoutée au métier de l’entreprise, peut être une erreur fatale », déclare le Professeur Soumitra Dutta, Titulaire de la Chaire « Business & Technology » à l’INSEAD. Les entreprises doivent porter leurs efforts sur le recrutement et la préservation des compétences capables de faire évoluer le patrimoine applicatif indispensable au bon fonctionnement de l’entreprise. »

« Bon nombre de rapports mettent en garde sur l’imminence d’une crise des compétences informatiques, déclare le Professeur Jim Norton, Senior Policy Adviser, e-Business & e-Government, de l’Institute of Directors, en Angleterre. Les entreprises britanniques doivent tenir compte de cet avertissement. La préservation des actifs informatiques doit être une priorité si nos entreprises veulent rester compétitives sur leurs marchés. »

Cette enquête s’inscrit dans le prolongement d’une étude menée par Micro Focus conjointement avec l’INSEAD en octobre 2007, laquelle avait révélé que près de la moitié des DAF et DSI des grandes entreprises n’avaient jamais cherché à quantifier la valeur financière de leurs actifs informatiques.

Une bombe à retardement

L’enquête met en évidence une absence inquiétante d’incitation à recruter des experts en technologies spécifiques aux applications patrimoniales (COBOL, PL1, CICS). Moins d’un tiers des DSI interrogés pensent que leur entreprise recrute suffisamment d’experts dans ce domaine, tout en reconnaissant que ces actifs apportent une valeur aux métiers de l’entreprise. Seul un DSI sur six (16 %) considère que les bonnes stratégies ont été mises en œuvre pour recruter ces compétences essentielles à la pérennité des actifs informatiques.

Panorama par pays

Les DAF allemands restent sceptiques quant à l’apport des nouvelles technologies sur leur système d’information alors que leurs homologues américains sont plus facilement séduits par l’impact de ces technologies sur leur métier. Seulement 27 % des DAF allemands pensent que l’utilisation des technologies Web 2.0 et des réseaux sociaux sont très stratégiques, voire indispensables au succès de leurs activités, contre 56 % aux Etats-Unis, 40 % au Royaume-Uni, 31 % en Italie et 31% en France.

Recruter les bons profils

La plupart des DRH britanniques (67 %), sont convaincus de la nécessité de recruter des informaticiens. Cependant, un faible pourcentage de DSI britanniques (13 %) emploie des informaticiens disposant d’un savoir-faire à la fois technique et métier. La majorité des DSI ne tient compte que des compétences techniques !

Conduite auprès de 450 dirigeants issus de grandes entreprises françaises, allemandes, italiennes, britanniques et américaines, cette enquête indépendante, menée en partenariat avec le Cabinet d’Etudes Vanson Bourne, a été réalisée auprès de 33 % de DAF, 33 % de DSI et 33 % de DRH, provenant de secteurs d’activité variés tels que l’industrie, la finance et la distribution… Les résultats de cette enquête – Safeguarding the Corporate IT Assets – feront l’objet d’un rapport publié en décembre, qui inclura les commentaires de l’Ecole de Commerce INSEAD.