Microsoft Research et l’INRIA ouvre leur centre de recherche

Par:
fredericmazue

ven, 12/01/2007 - 13:31

En gestation depuis plusieurs années, le centre de recherche fonctionnait depuis le printemps 2006. Le 12 janvier 2007, une grande conférence et visite des lieux officialisait l’ouverture du centre qui a vocation à avoir une dimension mondiale.

Porté par l’énergie de Gilles Kahn, disparu en février 2006, ce projet aboutit à une étroite collaboration entre l’INRIA et Microsoft Research, le pôle de recherche fondamentale de Microsoft. Ce centre commun aura pour localisation le sud de Paris, sur le plateau de Saclay, regroupant de nombreuses écoles et entreprises dédiées à la formation scientifique et à la recherche. Trois raisons ont amené à ce projet : l’existence de recherche commune, des équipes ayant envie de travailler ensemble et enfin l’union fait la force (avec un potentiel de financement plus important).

Pour Microsoft, il s’agit d’une première, car c’est la première fois que l’éditeur américain établit un accord public-privé. Le fait que se soit avec l’INRIA prouve de l’excellence de la recherche française notamment dans l’informatique. Michel Cosnard, président de l’INRIA, n’a pas caché son enthousiasme et les perspectives que cela apporter.

Il est intéressant de noter que ce centre commun a pour ambition d’être ouvert. En effet, il ne se limitera pas aux seuls partenaires. Supélec, qui accueillait la conférence, sera le premier établissement à rejoindre le centre. Le budget de fonctionnement est apporté à parité par les deux partenaires. Au total, une trentaine de chercheurs travailleront à plein temps dans les locaux. Les chercheurs de Microsoft Research seront en poste par des périodes plus ou moins longues. Cependant, l’objectif est d’attirer des chercheurs extérieurs, cela se fera notamment par le salaire. Les chercheurs français garderont leur salaire français et ceux de Microsoft, ceux de Microsoft. Le budget n’a pas été précisé par les responsables.

Bernard Lang, chercheur reconnu, a été la voix discordante. Bien qu’il soit un partisan du projet, il s’est interrogé sur la domination de Microsoft sur le marché et le risque que cela pouvait apporter ou encore sur la question de l’intérêt national. Bref, à quoi va profiter les résultats du centre ? Microsoft va-t-il tirer profit des recherches ? A priori, non, car il y a partage des résultats. L’INRIA protège l’ensemble de ces recherches et possède une longue expérience sur le transfert technologique et les brevets.

Actuellement, deux pistes sont dores et déjà lancés, ou plutôt deux Tracks selon la terminologie admise. La Track A se focalise sur les composants mathématiques alors que la track B se concentre sur l’ingénierie scientifique.

François Tonic.