Que serait Internet sans Google ? Peut être une sorte d'énorme ville fantôme, sans vie. C'est du moins l'impression que veut donner une étude de AT Internet (ex Xiti Monitor) après la défaillance de samedi dernier.

En effet pendant un peu moins d'une heure, Google a décrit ainsi chaque site, suite à une erreur humaine: "Ce site risque d'endommager votre ordinateur", ce qui n'a évidemment pas incité à la navigation :)

AT Internet a analysé les conséquences directes de ce problème sur le trafic Internet. Pour ce faire, AT internet a ramené le nombre de visites web issues de recherches Google à 100 visites à 15h (juste avant la panne) le samedi 31 janvier 2009, parmi les sites mesurés par nos solutions AT Internet.

Dans le graphique ci-dessous, on observe ainsi clairement un véritable creux des visites Google entre 15h29 et 16h20, heures de Paris, le samedi 31 janvier 2009, pour ne pas dire une quasi-absence. Pour mémoire, Google représente en temps normal sur ce périmètre 90.5% des accès moteurs.

Le déclin des visites Google commence dès 15h29 pour atteindre son niveau le plus bas entre 15h59 et 16h10 :

• Pour 100 visites Google à 15h le samedi 31 janvier 2009,
• 95 visites sont enregistrées à 15h29,
• Et plus que 9 visites à 15h59, soit une chute de 90% des visites Google en 30 minutes !

Entre 15h29 et 15h40 la chute du trafic issu de Google est rapide mais progressive, probablement en raison des visites réalisées dans cette tranche horaire mais à partir des pages de résultats Google affichées avant 15h29.

Le plus fort du creux de visites Google s’étale de 15h40 à 16h11, pour remonter ensuite progressivement à partir de 16h12 et retrouver son niveau d’avant bug à 16h21 avec 99 visites enregistrées pour 100 à 15h.

Une conséquence énorme pour une toute petite erreur de manipulation. Une occasion de réfléchir sur Internet et sur le comportement des internautes. La vie de la toile semble suspendue au fil des moteurs de recherche. Mais au fait, des moteurs de recherche, il en existe plusieurs. Il n'y a pas que Google qui a acquis une sorte de monopole. Alors qu'Internet est le monde du partage et de la diversité, la situation ultra dominante de Google est pour le moins paradoxale, et ceci est avant tout du à notre comportement à tous. Perdons le réflexe de "googleliser" à tout va, et regardons aussi les résultats que peuvent apporter des moteurs aux algorithmes différents de ceux de Mountain View. Cela ne peut que nous enrichir. Essayez par exemple Cuil. D'une conception originale il tarde à percer. Une occasion de le découvrir...