Retour sur Devoxx France 2013

Par:
francoistonic

mer, 15/05/2013 - 09:42

La fin du mois de mars a été marquée par la conférence Devoxx France. Pour cette seconde édition qui s’est tenue du 27 au 29 mars à l’hôtel Marriott à Paris, 1400 participants étaient attendus pour assister à trois jours intenses de conférences placés cette année sous le thème “le passé, le futur, le présent”. Au programme, du Java bien sûr, mais aussi des applications et architectures Web, des langages alternatifs, de la programmation fonctionnelle, du Cloud et du DevOps.

Retour sur l’ambiance et les tendances qui ont marqué ces trois jours !

Devoxx en quelques mots

Devoxx France fait probablement partie des conférences françaises les plus attendues par les communautés Java et son écosystème. Inspirée de sa grande soeur belge Devoxx Anvers, la première édition parisienne avait eu lieu l’année dernière suite à l’initiative de l’équipe du Paris JUG. Forte d’un grand succès avec 1200 participants en 2012, une deuxième édition a vu le jour pour notre plus grand plaisir attendant cette fois-ci 1400 développeurs, architectes, universitaires, étudiants ou encore managers.

Cette année les présentations se sont organisées autour des domaines “Java, one track to rule them all”, “Développeur au quotidien”, “Startup, architecture et entreprenariat”, “Langages alternatifs”, “Infrastructure, hardware d’hier et de demain” et “Jeux, Web et Mobile” avec pour thème principal “le passé, le présent, le futur”.

Au programme de ces trois jours de Devoxx, pas moins de 162 sessions (75% en français et 25% en anglais), réparties entre des Labs, Universités, Conférences, Tools in Action, Quickies, dans les 6 salles de l’hôtel Marriott. D’autres sessions comme “l’après-midi des décideurs”, code story (live-coding d’une application), le Hackergarten (contribution à des projets open-source) étaient aussi au rendez-vous.

Enfin, la soirée du jeudi était consacrée de 19h à 22h aux BOFs, moment  de rencontres informelles avec les communautés, afin d’échanger sur leurs actions passées, présentes et futures. Étaient représentés cette année le PSUG (Paris Scala User Group), les Duchess France, le GDG Paris, Groovy, Paris.js ou encore le Paris DataGeeks. Le BOF “Not only SSII”, animé par des fondateurs des 3 NoSSII Scopyleft, Ninja Squad et Lateral Thoughts a engendré beaucoup de débat cette année : ces NoSSII revendiquent des méthodes alternatives à celles habituellement présentes dans les SSII classiques au niveau de leur structure d’entreprise et de leur approche de travail.

Le passé, le présent, le futur

Après une rapide présentation de Devoxx France et quelques chiffres, Stephen Jansen, le créateur de Devoxx Anvers, est venu présenter la finalisation de la transition Flash vers HTML5 sur Parleys, plateforme de replay des conférences. Il faut dire que l’on en a pris plein les yeux avec les nouvelles fonctionnalités développées et l’émotion s’est clairement fait ressentir lors des démonstrations. Cerise sur le gâteau : l’accès est désormais gratuit !

Lors de la Keynote du jeudi, Clarisse Herrenschmidt nous a ramené dans le passé en revenant sur l’histoire des signes et de l’écriture. Cette dernière, chercheur CNRS linguiste, philologue, et anthropologue, nous a raconté avec une énergie débordante le cheminement de la création des premiers signes ainsi que leur sens jusqu’à l’écriture et le code aussi tels que l’on les connaît actuellement. Elle nous a alors invité à réfléchir à notre propre contribution, nous rappelant que nous développeurs sommes des “manipulateur de signes”.

Cette présentation tranchant avec les habituelles conférences techniques, et peut-être osée à première vue, fût sans conteste l’un des moments fort de Devoxx France.

La Keynote s’est enchaînée avec Martin Odersky, le créateur de Scala, un langage tournant sur la JVM qui a bénéficié d’un grand engouement ces derniers mois, donc réellement ancré dans le ‘présent’ et peut-être dans le ‘futur’. Il a rappelé bien sûr les motivations qui l’ont poussé à créer ce langage alliant les paradigmes de la programmation fonctionnelle et orienté objet, puis a illustré  la puissance expressive que peut apporter Scala via quelques exemples. Enfin, il a insisté sur le fait que ces deux paradigmes ne sont pas à opposer, chose souvent faite, et qu’ils peuvent très bien être complémentaires. Bien que très intéressante, cette présentation n’a pas réussi a séduire un public majoritairement utilisateur de Java, restant peut-être méfiant quand aux promesses de Scala. Rendez-vous l’année prochaine, un ‘futur’ relativement proche, pour voir si ce langage continu sur sa lancée et s’impose plus dans les entreprises qu’actuellement.

University

Le premier jour de la conférence, dit University, est un peu particulier puisqu’il est dédié aux présentations de 3h, aux Labs (les participants sont invités à coder durant 3h pour découvrir et manipuler une technologie), et aux Tools in Action (présentations d’outils de 30 min avec démonstrations à l’appui).

Mieux valait arriver très tôt dans les petites salles dédiées aux Labs très plébiscités par les participants. Ce format, idéal pour découvrir un nouveau langage a créé beaucoup de frustration aux nombreux participants laissé sur le pas de la porte et c’est bien dommage. La session sur le code legacy notamment a attiré beaucoup de monde, sûrement parce que c’est le quotidien de la grande majorité des développeurs.

 

Du Big Data et de la programmation fonctionnelle à l’honneur de cette édition !

Cette année la tendance a été aux technologies du Web coté client avec du HTML5 puis JavaScript, et un peu de Dart et TypeScript. Elle a aussi été marquée par l’arrivée de DevOps, du Cloud avec notamment “l’après-midi des décideurs” et le Big Data. Mais le grand gagnant est sans doute la programmation fonctionnelle rassemblant un nombre non négligeables de conférences tout types confondus(keynote, labs, quickies...). Il y en avait donc pour tous les goûts !

Le sujet DevOps a fait sont entrée à Devoxx cette année, venant mettre le doigt sur les points importants à mettre en oeuvre pour améliorer la coopération entre équipes au niveau de toute la chaîne du développement d’un produit. Plusieurs conférences ont amené des sujets de réflexions intéressants sur le quotidien des développeurs, ses conditions de travail, ses relations avec les autres équipes... Parce qu’un développeur ne se résume pas à juste aligner des lignes de code, ces conférences ont remporté un certain succès et nous ont ouvert à d’autres univers tout aussi passionnants.

Le thème Big Data a été plusieurs fois évoqué durant les trois jours de la conférence, avec la venue de speakers internationaux comme Ted Dunning, venu parler de Real Time et de MapR. Cette présence n’est pas tellement une surprise puisqu’il est clair que le Big Data représente un véritable enjeu et challenge dans le présent et futur, étant donné l’augmentation folle du volume de données.

Enfin pour revenir à la programmation fonctionnelle, la Keynote de Martin Odersky, avait déjà peut-être déjà un signe annonciateur de sa forte présence. Si certains pourraient être surpris de cette présence, il faut rappeler que Java semble devenir un peu plus lui-même fonctionnel avec l’arrivée entre autre des lambda dans Java 8.

La conférence  “What Every Hipster Should Know About Functional Programming” de Bodil Stokke, a repris des concepts clés sur fond d’humour décalé avec des “Poney”. Haskell a été rapidement présenté lors d’un Quickies, et une session Labs a été consacrée entièrement à Scala. Mais le moment fort de Devoxx pour la communauté Scala restera sans doute le BOF du PSUG (Paris Scala User Group) durant lequel Martin Odersky a annoncé en avant première que l’écriture d’un compilateur Scala vers du Javascript était en cours.

Conclusion

Cette seconde édition a été tout comme la première très riche en émotions. Le programme de cette année, certes non représentatif des technologies utilisées dans les projets sur lesquels, nous développeurs, travaillons au quotidien, mais cela nous a permis d’ouvrir nos esprits vers d’autres horizons et de percevoir les futurs technologies ou langages incontournables de demain.