Et voilà, le 22 octobre marque une nouvelle étape pour Windows, avec la disponibilité, pour tout le monde, de Windows 7. Cette fois-ci, pas de grande cérémonie comme se fut le cas pour Vista. Microsoft a décidé d’être plus discret. Ce n’est pas un mal. Car les enjeux pour Windows 7 sont considérables : relancer la machine Windows, faire oublier Vista, rassurer les entreprises, plaire aux utilisateurs, conforter les éditeurs de logiciels et par ricochet soutenir le marché du PC qui a vécu 12 mois difficiles. 

Souvent présenté comme un Vista 2, Windows 7 reprend effectivement les fondations de Vista tout en les épurant, les améliorant. Non, Windows 7 ne révolutionne pas Windows mais offre une nette amélioration par rapport à Vista. Ce qui n’est déjà pas si mal. Reste que la véritable rupture technologique et technique n’est pas faite. Or, le modèle du système actuel doit évoluer plus en profondeur pour gagner en personnalisation, en flexibilité. Pour l’utilisateur final, Win7 apporte quelques touches sympathiques sur l’interface et bien de tracas sur la compatibilité. Pour l’entreprise, DirectAccess est une des technologies les plus intéressantes dans Win7 ainsi que son couplage avec Windows Server 2008 r2. Et le multitouch ? Omniprésent dans les présentations, il ne deviendra intéressant qu’avec le renouvellement du parc des écrans car n’oublions pas qu’il faut un écran spécialement traité pour cette technologie. Or, l’offre est encore restreinte et bien peu d’utilisateurs en possèdent. D’autre part, le multitouch nécessite de repenser l’interface, l’ergonomie et même les usages au quotidien. Ce qui n’est encore pas le cas. Il faudra attendre de nombreux mois avec que les nouveaux usages apparaissent et que l’on dispose des bonnes applications. Car pour réussir, il faut sortir de l’aspect gadget et lui trouver une vrai utilité.

Pour le développeur, l’arrivée d’un nouveau système est toujours une contrainte : nouvelles API, mises à jours, tests du code, etc. Il ne faut pas là non plus s’attendre à une déferlante Windows 7 dans les projets. Si Visual Studio 2008 apporte l’environnement de développement, il faudra tout de même attendre la version 2010 et .Net 4 pour réellement exploiter la totalité du potentiel système. Par contre côté matériel, Win7 investit un marché dont Vista était exclu: les Netbook. Avec une version spécifique pour ces machines, Microsoft rêve de mettre définitivement la main sur ce marché qui explose depuis 2 ans et où Linux avait des espoirs de s’imposer. Et sans surprise, la sortie de Win7 provoque de belles joutes avec les partisans du monde open source / libre. Ainsi l’April a décidé d’être actif contre le nouveau Windows (extrait du communiqué officiel) : « La sortie mondiale de Windows 7 est l'occasion pour l'April d'alerter à nouveau sur les pratiques abusives de Microsoft et les dangers du logiciel propriétaire tant pour les libertés des utilisateurs, la sécurité informatique, l'innovation technique et le marché du logiciel. Avec Windows 7, Microsoft augmente l'étreinte de son quasi-monopole. Hormis sa politique commerciale déloyale de vente liée, la nouvelle mouture de son système d'exploitation intègre des fonctions de surveillances et toujours autant d'opacité. L'April a donc choisi de relayer la campagne de la Fondation pour le Logiciel Libre qui dresse une liste de sept exemples d'abus perpétrés par Microsoft. »

Microsoft a aussi décidé de faire une grande campagne pour mieux faire connaître Windows 7. A Paris cela passe par l’ouverture du Windows Café, boulevard Sébastopol. Il s’agit de montrer sur deux étages les avantages du Win7, les fonctions, de donner des conseils, de voir le système en œuvre. Plusieurs éditeurs et constructeurs participent à cette initiative plutôt sympathique. Windows Café est prévu d’être ouvert jusqu’à la fin de l’année. Les experts des marques et de Microsoft sont présents pour parler, échanger avec les visiteurs. On peut y boire du café, bon d’ailleurs.