mer, 11/01/2012 - 14:04
Lors du premier rendez-vous avec le responsable de la mise en place du PCA d’une entreprise prospectée, il n’est pas rare d’entendre celui-ci avancer un coût suspecté pour ledit PCA alors même que le sujet a, dans le meilleur des cas, seulement été abordé… et parfois par un seul bout de la lorgnette. Par Frédéric Simiand, PDG de la société Freecom.
Une fois admis que le comité de gestion de crise est le premier à devoir être opérationnel, il semble évident de commencer par… la fin : quels sont les directions qui, si elles ne « produisent pas » ,coûteront le plus à l’entreprise ? Viennent ensuite les services supports indispensables à ces directions. Puisque ce sont celles et ceux-là qui doivent reprendre le plus vite leur travail : au bout de combien de temps après le sinistre ? Une fois cet organigramme de crise réalisé et le planning de reprise déterminé, il est plus aisé d’estimer les moyens humains, logistiques et technologiques indispensables à la reprise des activités « essentielles ».
A ce stade, il faut imaginer le choc reçu par les collaborateurs qui viennent de voir partir le siège de leur entreprise en fumée, avec parfois des conséquences humaines dramatiques, pour appréhender qu’il est presque certain que lesdits collaborateurs seront prêts à accepter que leur ordinateur « tourne » un peu moins vite, que leurs interlocuteurs ne puissent pas nécessairement les joindre sur leur numéro direct ou encore à partager l’imprimante avec deux autres collègues alors même qu’ils disposaient avant d’un bureau individuel suréquipé.
Ainsi, les moyens techniques, notamment ceux relatifs au système d’information ne sont pas supposés correspondre à 100% de ce qu’ils étaient avant le sinistre… et d’ailleurs est-il bien certain qu’ils doivent ressembler à ce que sont les systèmes de production de l’entreprise ?
Adapter le système d’information de production… aux besoins du secours !
Les systèmes d’information de production, aux environnements parfois très hétérogènes, basés sur des architectures de serveurs physiques, impliquent souvent la conception de solutions de secours compliquées et coûteuses. La mise en œuvre d’un PCA est donc généralement le bon moment pour envisager de modifier le SI de production : la virtualisation des serveurs ou des postes de travail est fréquemment une idée qui rapporte gros ! Tout en simplifiant grandement le PCA, elle assure également des économies sur les architectures et sur leur maintenance : le ROI est largement garanti.
L’enfer n’existe pas…
Notre époque étant celle du « principe de précaution », il est tentant de vouloir se prémunir de tout avec un PRA/PCA. Aiguillonnés par certaines études réalisées par des cabinets de conseil très respectables par ailleurs, les responsables d’entreprises sont tentés d’envisager toutes les sortes de sinistres possibles parmi lesquelles figure la fameuse Crue Centennale de la Seine. Néanmoins, si le risque existe d’une crue comparable à celle de 1910, comment en éviter les conséquences ? En premier lieu, une crue centennale n’est pas une crue qui se produit tous les 100 ans mais dont les conditions climatiques de survenance ont 1% de « chances » de se réaliser chaque hiver. Ensuite, les berges de la Seine et son lit sont aménagés de façon très différente de ce qui était le cas en 1910 : il est donc très difficile d’approcher ce que seraient les conséquences réelles d’une telle crue au XXIème siècle mais il est clair qu’elles seraient considérables… et qu’il est donc probable qu’une grande partie des collaborateurs des entreprises franciliennes, habitants de l’ile de France, ne pourraient tout simplement pas se déplacer durant plusieurs jours, voire semaines et que PCA ou pas, ils choisiraient en premier lieu de s’occuper de leur maison inondée ou de leur enfants privés d’école ou de nounou.
Evaluez votre PCA
Les tests de PCA sont à consommer sans modération – sauf celle liée au budget peut être ! – car ils représentent la seule voie pour valider la pertinence et la pérennité des choix réalisés lors de sa mise en place
En résumé, un PCA n’a pas pour objet de prévoir tout sinistre ni de permettre à l’entreprise de travailler exactement comme avant le sinistre et peut être une bonne occasion de faire des économies !
Frédéric Simiand, PDG de la société Freecom
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