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Par :
Frédéric Durand

mer, 19/12/2012 - 10:36

La France souffre-t-elle d’un déficit de compétitivité dans le secteur des technologies de l’information et de la communication ? Le rapport Gallois ne semble pas enclin à répondre à cette question. Pourtant il apparaît clairement que les entreprises IT françaises possèdent tous les atouts pour s’imposer comme leaders sur le marché national et international. Par Frédéric Durand, fondateur de Diabolocom.

Fromage, électro et nouvelles technologies

La France n’est pas que le pays du fromage. C’est ce qu’ambitionne de démontrer le rapport Gallois, en soulignant le potentiel de compétitivité des entreprises hexagonales, et en décrivant notre nation comme une « terre d’émergence de PME innovantes, contrairement aux idées reçues ». On pense d’emblée au luxe et à la gastronomie. Peut-être aussi à la musique électronique, la fameuse « French Touch ». Admettons-le, on pense moins aux nouvelles technologies françaises, sans doute ringardisées dans l’inconscient collectif par les branchés Apple ou Google. Dommage, car nombre de technologies que nous utilisons tous les jours sont le fruit de la conception d’ingénieurs français. Vous ne connaissez pas Criteo ? Son algorithme prédictif permet aux marques d’afficher en ligne des publicités ciblées en fonction du comportement des internautes. En cinq ans, la petite société française est devenue leader mondial de son secteur.

Alors oui, le « produire français » ne constitue pas un handicap dans le secteur des nouvelles technologies, bien au contraire. En effet, l’économie mondialisée génère un mouvement de balancier entre nécessité d’ouverture au plus grand nombre et besoin d’un contrôle accru sur les échanges d’information au sein de l’entreprise. Pour cette raison, il existe à l’heure actuelle une véritable demande nationale d’hébergement des données stratégiques en France, s’inscrivant parfaitement dans l’élan de patriotisme économique contemporain. Les entreprises s’interrogent sur l’opportunité de sélectionner des offres d’hébergement de « proximité », adaptées à leurs exigences de sécurité et de confidentialité, et porteuses d’une qualité de service de premier plan. L’Etat en a récemment pris la pleine mesure en retenant les duos Orange-Thalès et SFR-Bull pour le projet de Cloud souverain.

Tout pour réussir sauf… la mentalité

S’il existe de véritables opportunités business pour les acteurs français de l’hébergement, l’avenir s’annonce tout aussi prometteur pour les éditeurs de logiciels, et ce bien au-delà du simple territoire national. Le Cloud Computing leur offre la possibilité d’adresser plus facilement une clientèle mondiale. Et les Français disposent des meilleures armes pour s’imposer sur la scène internationale. Tout d’abord, une bonne présence dans le secteur des technologies de l’information et de communication, liée à une forte tradition de développement logiciel. Ensuite, une vision produits qui anticipe les besoins des clients : des sociétés comme Parrot ont su comprendre avant tout le monde les attentes des consommateurs.

Bref, la France possède les cartes pour devenir un acteur de premier plan au niveau mondial ! Ne manque qu’un petit soupçon d’audace : la peur d’entreprendre paralyse l’économie française. Le regard sur les TPE doit changer : elles constituent de véritables pôles d’excellence où les talents peuvent s’exprimer. L’explosion du web a commencé à faire évoluer les mentalités, un rapprochement entreprises-universités constituerait aussi un grand pas en avant. Néanmoins la marche risque d’être longue.

Nous entrons dans une période où le sceau d’un grand groupe multinational n’est plus suffisant pour être sélectionné par les Directions des Systèmes d’Information. Cette prise de conscience permet de rééquilibrer la balance et de positionner les éditeurs français comme des partenaires de choix pour mener à bien des projets stratégiques et de grande envergure. Cette tendance, qui s’annonce durable, devrait largement contribuer à créer de nouvelles vocations et à faire émerger des acteurs de nouvelle génération sur notre territoire.

Frédéric Durand, fondateur de Diabolocom

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Frédéric Durand

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