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Gilles Portier, Consultant APM Compuware

mar, 06/11/2012 - 11:51

Nous l'avons vu : face à la complexité et la multiplicité des causes possibles de ralentissement d'un site web ou d'une application, des mesures de performances fines et précises restent la meilleure arme. Encore faut-il savoir quoi mesurer et à quel(s) niveau(x) de la chaîne applicative... Par Gilles Portier, Consultant APM Compuware.

Aujourd'hui, la gestion des performances de la chaîne applicative revêt une importance majeure pour les entreprises dont les objectifs business sont souvent directement corrélés aux bonnes performances de leurs applications. À la gestion des performances réseaux (NPM) s'oppose traditionnellement celle des performances applicatives (APM). Loin d'être substituable l'une à l'autre, elles doivent au contraire être appréhendées conjointement pour optimiser les performances globales d'une application et le ressenti de son utilisateur final.

Une gestion des seules performances réseaux ne suffit plus

Un management des performances réseaux (NPM) consiste à analyser les flux qui transitent au sein d'une infrastructure. Il s'agit de fournir une description précise des opérations du réseau (débit, temps de réponse, taux de perte ou d'erreur de paquets, temps d'établissement des connexions, etc.), et d'identifier les problèmes potentiels susceptibles d'affecter négativement la performance des applications supportées par le réseau. À partir d'une cartographie complète des performances du réseau dans son ensemble, on peut déduire les performances d'une application en particulier, et corriger les incidents qui pourraient les altérer.

La réalité n'est toutefois pas si simple : les performances des applications ne sont ici que présumées, à partir de données statistiques globales. Les indicateurs de performances réseaux se limitent en effet à un seul niveau d'analyse et omettent un élément pourtant essentiel dans l'optimisation des performances applicatives : le ressenti de l'utilisateur final. Le NPM a donc tendance à fournir une représentation tronquée des performances qui ne reflète pas la qualité effective de l'expérience offerte aux utilisateurs.

Management des performances applicatives : une alternative efficace ?

À l'inverse, le management des performances applicatives (APM) se concentre d'abord sur les performances de l'application elle-même. À travers notamment une analyse précise et complète de l'expérience utilisateur, l'APM permet d'optimiser les performances des applications et d'en améliorer la disponibilité pour l'utilisateur final. Une alternative qui semble pallier les faiblesses d'un modèle de gestion centré sur les performances réseaux.

On ne peut pas pour autant parler d'alternative au NPM dans la mesure où l'APM ne couvre lui aussi qu'une partie de la chaîne applicative, laissant de côté l'infrastructure sous-jacente et ses différentes composantes. Ce faisant, elle ne permet pas d'identifier - donc de résoudre - un problème de performance qui trouverait son origine non pas dans l'application elle-même, mais dans l'infrastructure (serveur saturé, load balancer, etc.).

Cette vue limitée de l'infrastructure et le manque d'indicateurs réseaux peuvent alors, d'une part, entraver la capacité à rapidement isoler une anomalie pour qu'elle n'impacte pas le ressenti utilisateur, et d'autre part allonger considérablement le délai de résolution de celle-ci. Avec pour conséquence, des coûts supplémentaires en ressources humaines et organisationnelles, une potentielle perte de chiffre d'affaires, une baisse de productivité, et dans certains cas, une dégradation de l'image de marque de l'entreprise.

Pour contrôler et optimiser la qualité de service fournie aux utilisateurs d'une application, il apparaît donc nécessaire d'envisager la gestion de performances applicatives sous un angle plus large. Incluant à la fois une analyse de l'infrastructure réseau et de l'application elle-même. Ce sont les performances de l'ensemble de la chaîne applicative, du serveur jusqu'à l'utilisateur, qui doivent être mesurées pour atteindre l'objectif que partagent le NPM et l'APM : optimiser les performances d'une application et l'expérience de ses utilisateurs finaux.

Vers une nécessaire convergence NPM / APM

Réseaux et applications sont intimement liés, si bien que le marché est désormais à la recherche d'une nouvelle approche globale pour le contrôle et la gestion de leurs performances. Cela a donné lieu à des solutions hybrides dites « Application-aware NPM » ou « Network-aware APM ». Mais aucune n'est réellement parvenue à répondre aux attentes des DSI et des Directions opérationnelles en termes de croisement de données.

On parle davantage aujourd'hui d'une convergence de la gestion des performances réseaux et des performances applicatives. En analysant conjointement les indicateurs relatifs à l'infrastructure et les données en temps réel des applications, on dispose d'une représentation précise non seulement du ressenti utilisateur, mais aussi des performances sur l'ensemble de la chaîne applicative.

Cette convergence permet ainsi aux entreprises de prendre des décisions plus efficaces car plus avisées, notamment en matière :

- d'investissements IT, puisqu'elle apporte une connaissance plus pointue de l'état du réseau et des applications qu'il supporte, facilitant ainsi le déploiement de nouvelles technologies plus à même de répondre à des objectifs commerciaux et d'améliorer les résultats de l'entreprise ;

- d'allocations de ressources, en pointant les applications critiques qui nécessitent plus de ressources et de bande passante que les applications secondaires ;

- de résolution d'incidents, étant donné qu'elle accélère l'identification et l'isolation de l'origine d'un problème de performance, qu'il survienne sur le réseau, sur un serveur ou sur une application...

Les mesures de performances applicatives sont donc riches en enseignements. Et leur analyse peut permettre de tirer les leçons du passé pour ne pas reproduire les mêmes erreurs. Par exemple, savoir anticiper les pics de fréquentation sur une période donnée : connaître, analyser et comparer les mesures de performances globales d'une application, côté réseau et côté utilisateur, donne assurément des clés incontournables de compréhension pour prendre les bonnes décisions stratégiques.

Gilles Portier, Consultant APM Compuware

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