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Par :
Laurent Delvaux

mar, 31/01/2012 - 15:58

Laurent Delvaux, Directeur Associé de Zenika et expert agilité nous donne son avis sur l'avenir des méthodes Agiles en France

En ces temps de crise où les entreprises et les états sont tous contraints de « faire plus avec moins », il est devient préoccupant de voir la France conserver son retard dans le domaine des méthodes Agile. Alors que ces méthodes nous promettent d’augmenter le retour sur investissement de nos projets tout en réduisant leur coût, comment pouvons nous encore nous passer d’un tel avantage concurrentiel ?

C’est un fait : l’hexagone n’est pas en avance sur la question en comparaison de ses voisins européens, nord américain, sud américains et asiatiques.

Pourtant, le scénario n’est pas si sombre puisque des voix s’élèvent, des initiatives percent et de larges communautés se créent dans le domaine. Pour exemple, citons le cas du French Scrum User Group. Cette association (www.frenchsug.org) qui comptait encore 300 membres en 2009, regroupe aujourd’hui plus de 1100 membres qui se regroupent mensuellement pour partager leur expérience de Scrum (méthode Agile la plus utilisée actuellement dans le monde).

Mais revenons en au terrain. Tout d’abord réjouissons nous de constater que nous sommes dans la phase d’adoption massive de ces méthodes Agile. Les Early Adopters sont maintenant des adeptes convaincus par les gains obtenus. Cependant les nouveaux enjeux induits par cette phase d’adoption massive constituent l’autre face de la médaille :

  • Comment convertir des structures « importantes » à l’Agilité ? Par exemple une administration publique est, de par la loi, forcée de contractualiser « au forfait » avec ses fournisseurs
  • Comment permettre aux Early Adopters d’aller encore plus loin lorsqu’ils ont atteints un palier dans la progression de leur productivité ?
  • Comment garantir que ces méthodes soient correctement comprises et mises en oeuvre ?

De mon point de vue, le plus gros risque vient de l’implantation souvent hâtive de ces méthodes dans les projets. Citons quelques exemples, malheureusement réels :

  • « nous n’avons pas le temps de former l’équipe, nous mettrons l’Agile en place au cours du projet puisque nous nous sommes engagés à être Agile avec le client »
  • « mon équipe est Agile, la preuve elle se réunie tous les matins et il n’y a plus aucune autre réunion qui nous faisait perdre du temps de développement »
  • « grâce à l’Agile, la maitrise d’ouvrage peut changer quotidiennement les objectifs de l’équipe qui a maintenant par contre du mal à suivre le rythme »
  • « notre équipe fonctionne en Scrum depuis 2 ans, nous allons ajouter CMMI car Scrum ne fournit aucun indicateur d’avancée »
  • « toutes les fonctionnalités doivent sortir dans la V1 donc pour être certain que tout avance, nous avons fixés toutes les priorités à 1 »
  • « depuis notre passage aux méthodes Agiles, l’équipe de développement n’écrie plus de manuels d’exploitation car ca n’est pas dans l’esprit Agile »

Vous l’aurez compris, cette transition n’est pas sans piège et la seule solution consiste à établir une véritable stratégie qui évitera que la zone de chaos ne se transforme en enfer. Passé cette zone de turbulence, les équipes deviennent plus performantes et livrent des produits de meilleure qualité. Qu’attendons-nous encore pour devenir Agile ?

 

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Laurent Delvaux

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