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Par :
Franck Ziarno

lun, 19/03/2018 - 16:05

Il y a quelques mois, nous étions nombreux à célébrer le Sysadmin Day ; une façon de rappeler aux administrateurs systèmes de la planète, que nous reconnaissions leur valeur au sein des organisations. Aujourd'hui, les profondes mutations du travail ou des formes de collaboration, nées en partie de l'avènement du cloud et de l'intelligence artificielle, font craindre pour son avenir. Certains observateurs parlent d'une évolution de la fonction, d'autres d'une disparition pure et simple. Frank Ziarno, Chef Produit Senior Teamviewer, appelle à la nuance, et propose d'examiner plus en détail le métier de l'administrateur système.

Changement de paradigme

Intervenant de l'ombre, l'administrateur système est, aujourd'hui, l'un des moteurs des organisations. Garant du bon fonctionnement des différents rouages de l'entreprise, il intervient autant pour l'installation des équipements informatiques, que pour la maintenance des réseaux, l'allocation des espaces de stockage, la gestion des systèmes téléphoniques, etc. Mais, l'adoption massive du cloud, l'arrivée de l'intelligence artificielle, la généralisation de la mobilité, tendent à modifier en profondeur les attributs de ces « hommes à tout faire ». Pour preuve des changements en cours au sein de l'entreprise, selon les chiffres d'une étude de Pure Storage, menée auprès de 9300 responsables informatiques, le cloud public est amené à se développer de plus en plus, au détriment du stockage local traditionnel. D'après 451 Research, cabinet d'analyste en technologie, 69% des organisations auront un environnement cloud/hybride d'ici 2019.  Comprenons que l'arrivée tous azimuts de nouvelles technologies, exigera des administrateurs système un plus large éventail de compétences. L'image de l'administrateur système portant un projecteur et connectant des fils dans une salle de serveurs, est bien en train de disparaître. Peut-être faut-il désormais préférer l'appellation « administrateur système 4.0 ». Mais que restera-t-il alors de ce professionnel et de ses compétences ? Certains estiment qu'il n'en restera rien ; que le métier devra évoluer, sinon disparaître. Nous ne serons pas aussi catégoriques : nous sommes d'avis que nous sommes en train vivre la mutation d'une profession... Nous assistons, plus probablement, à un changement de paradigme.

La mobilité et la sécurité comme enjeux majeurs

La mobilité, par exemple, représente un enjeu de plus en plus important. Certains employés travaillent hors du bureau, chez eux ou en déplacement. Les administrateurs systèmes 4.0 ont et auront de plus en plus la délicate et indispensable mission de veiller à ce que les appareils mobiles (Smartphone, ordinateur portable, tablette, etc.) soient techniquement fiables et sécurisés. Ils devront aussi s'assurer que tous les logiciels fonctionnent sur de multiples supports, parfois de génération et de constructeurs différents. Nous pensons aux terminaux mobiles, où il peut être difficile de concilier écosystème iOS et Android.  Si la mobilité représente un enjeu crucial, le défi le plus important lancé à la profession est celui de la sécurité. Il n'existe aujourd'hui que peu de protections intégrées nativement aux outils de mobilité. Il appartient à l'administrateur système 4.0, de rester connecté à ses collaborateurs, s'assurer que leurs logiciels sont à jour et dotés des dernières protections. Ces nouvelles attributions sont très lourdes : aujourd'hui, le cloud n'est pas encore suffisamment fiable et intelligent pour faire face à la menace des virus et des hackers. Or, notre administrateur système est souvent seul et pas toujours préparé à lutter contre ces agressions. Une seconde réflexion mériterait d'être menée sur les moyens ou les ressources humaines à employer pour renforcer l'administrateur système 4.0 dans ses nouvelles missions.

Formation et outils de support

Les nouvelles compétences de l'administrateur système sont en train de se dessiner. L'une d'elle prendra même une place centrale dans la stratégie des entreprises : la DevOps. Au lieu de s'évertuer à éteindre des incendies, les administrateurs systèmes vont travailler avec le directeur informatique, pour déterminer où l'entreprise doit investir pour l'avenir. Ils vont notamment s'impliquer fortement dans le développement des systèmes, en intégrant une équipe DevOps, ayant pour objectif de planifier l'évolution à long terme et le cycle de vie des produits. La nouvelle tâche de l'administrateur système consistera à calculer le taux de croissance et à s'assurer que l'infrastructure appropriée est en place.

Nous le savons, à mesure que la technologie évolue, la façon dont les employés l'utilise change. Ils devront être formés à l'usage de ces solutions. Ce nouveau rôle devrait revenir à l'administrateur système 4.0. Il deviendra un pivot de la stratégie de formation continue des entreprises. Le niveau d'efficacité des entreprises dépendra tout autant de la mise en place des technologies que de la capacité des employés à les comprendre et les utiliser.

A mesure que les attributions des administrateurs système évoluent, l'importance des outils de support devrait augmenter. Il existe des solutions technologiques en réponse à ces mutations : elles comprennent des fonctions de surveillance, de gestion des actifs, de lutte contre les logiciels malveillants et de sauvegarde.

A ce stade, il semble prématuré de parler de disparition de l'administrateur système. Le métier évoluera avec les nouvelles technologies, à condition que l'administrateur système dispose des outils, des formations et des ressources pour répondre aux nouveaux besoins des métiers des organisations.

A propos de l'auteur

Franck Ziarno
Chef Produit Senior TeamViewer

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