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Par :
Aymeric Aitamer

mer, 08/04/2020 - 12:38

Apparue il y a peu avec « Lambda » d’Amazon Web Services et signifiant littéralement « sans serveurs », l’architecture serverless s’est depuis largement répandue chez tous les grands Cloud Providers. L’entreprise qui souscrit à ce service voit la gestion et les coûts liés à ses différentes composantes d’infrastructures telles que les serveurs, les bases de données ou les montées en charge, disparaître ou très fortement diminuer. Débarrassé des contraintes liées à la sécurisation, au dimensionnement, au stockage et à la maintenance des serveurs, le développeur se concentre sur son métier : la création d’applications. Si la promesse est alléchante, cette migration nécessite toutefois une adaptation technique et n’est pas encore adaptée à tous les cas d’usages.

Déléguer la performance de ses serveurs : une petite révolution

Demain, de nombreuses entreprises adopteront l’approche serverless. Ces acteurs économiques reconnaissent s’y intéresser notamment 21 % franchissent actuellement ou ont déjà sauté le pas (1). C’est le cas de la NASA et du géant américain Coca-Cola, entre autres. Cette nouvelle architecture proposée par les grands Cloud Providers permet aux développeurs de créer et d’exécuter leurs codes sans plus se préoccuper de la puissance des serveurs, de leur passage à l’échelle, de leur entretien, ni même de leurs mises à jour. Fini également le casse-tête du déploiement de l’application ou les problématiques de stockage, de load balancing et de réseau. Tout est désormais automatisé dans les serveurs du Cloud Provider !

Le développeur peut ainsi mettre toute son énergie là où il délivre le plus de valeur ajoutée, à savoir la création des applications. La direction marketing, quant à elle, n’a plus à se préoccuper du bon dimensionnement des serveurs en cas de pics de trafic. Enfin, la direction générale réalise de belles économies sur la gestion comme la maintenance de ses infrastructures, tout en s’assurant d’un très haut niveau de sécurité et de délivrance. De plus, le tarif du mode serverless étant calculé sur l’usage réel et non plus dans le cadre d’un forfait, le coût d’exploitation des applications peut être divisé jusqu’à 100.

Une nécessaire adaptation des process

Plus qu’une technologie, le serverless est avant tout un concept. À ce titre, il nécessite un changement d’état d’esprit autant que de façon de faire. Pour faire tourner une application sur cette architecture, le développeur doit séquencer son code au préalable, voire en redévelopper une partie. Cela nécessite des compétences spécifiques qui, si elles ne sont pas disponibles en interne, devront être acquises ou importées. Toutefois, les coûts liés à une éventuelle formation ou au recrutement d’un expert seront vite compensés par les avantages obtenus grâce au serverless.  

De la même façon, pour gérer les bugs ou identifier des erreurs sur le code, le développeur devra intégrer d’autres procédés, puisqu’il n’aura plus d’accès direct aux serveurs. Enfin, il est indispensable que les applications qui tournent sur ce mode soient Cloud Native, c’est-à-dire imaginée et conçue dans le Cloud. Un peu comme on assemble des LEGO™, le développeur compose son modèle applicatif en se servant des briques de services du fournisseur. De fait, cette situation entraîne une forte dépendance au Cloud Provider. D’autant qu’en cas de migration vers un autre partenaire, une partie du code devra être retravaillée.

Pas toutes les applications et pas tout le temps !

Ce qui est important de bien avoir identifié avant de prendre la décision d’adopter le serverless, ce sont les atouts et limites de cette architecture. L’entreprise doit ensuite débuter modestement, sur un projet peu stratégique, afin que le développeur puisse se familiariser avec cette nouvelle approche. Attention également à bien prendre en compte le temps limite d’exécution de la fonction, c’est-à-dire à n’utiliser le serverless que pour des applications qui entraînent des traitements courts comme le chargement d’une page. En effet, ce mode n’est absolument pas adapté à des tâches lourdes ou complexes telles que le traitement vidéo ni à toutes celles qui engagent un trafic constant, car elles entraîneraient une explosion des coûts dans le Cloud. Aussi, la conception de l’application en amont devra être parfaitement réfléchie pour être réellement pertinente en mode serverless.

Certes aucune entreprise ne peut recourir à 100 % à cette architecture aujourd’hui. Toutefois, au vu de l’engouement qu’elle suscite, il y a fort à parier que d’ici 10 ans, les composantes de l’infrastructure ne seront plus un sujet pour les entreprises.  

(1) Sondage publié en mai 2019 par le cabinet américain Datamation sur les entreprises qui ont recours au Serverless dans le cadre de leur déploiement cloud.

A propos de l'auteur

Aymeric Aitamer
CEO d’Artifakt

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