En finir avec la culture de la complexité (inutile) !
mar, 24/06/2025 - 10:21
The cult of the hard mode, Joan Westenberg pointe du doigt, un vrai problème de l'informatique actuelle. Malheureusement, il s'agit d'un déviance que nous constatons depuis plus de 20 ans : une complexité toujours croissance et au lieu de vouloir simplifier les développements, les couches techniques, la manière de penser les projets, nous continuons à mettre en avant la complexité, le hard mode.
Tout est histoire de complexité et de difficultés. Ainsi, quelqu'un va conseiller d'utiliser Notes d'Apple, un autre Airtable, plus simple. Mais finalement, le fondateur d'une startup va opter pour Notions et verrouiller les réflexions, les notes, les tâches à faire, etc. Et il va jusqu'à recruter un consultant pour élaborer une jolie map et toute une "architecture" de productivité, un peu comme un contrôle aérien. Déjà, on sent que Joan n'est pas forcément ravi. Résultat : une semaine après la mise en place, personne ne savait où trouver l'ordre du jour de la réunion.
"Ce n'est pas un cas isolé. C'est une tendance. Là où la simplicité était autrefois synonyme d'élégance et de maîtrise, elle suscite désormais la suspicion."
Pourquoi faire dans la complexité et une approche difficile à comprendre rapidement ? Pour Joan, le hard mode est une zone où résiderait le statut des responsables, des chefs de projets, des CTO, etc. Mais au lieu de simplifier les choses et de fluidifier le travail et des équipes, on élabore des outils et des pratiques inutilement compliqués.
Faut-il y voir une vision forcément complexe de la culture technologique ? Peut-on avoir une approche simplifiée ? Joan illustre cette complexité par la produsion des outils, des langages, des librairies, des frameworks. Et il existe des outils de productivité pour chaque approche si l'on est développeur, designeur, etc. Il est très sévère sur cette approche "rendre les choses plus difficiles que nécessaire, pour me sentir plus intelligent que je ne le suis."
"Ce n’est pas que ces outils soient mauvais. Beaucoup sont plutôt bons. Obsidian est magnifique. Mais la façon dont ils sont utilisés – pour signaler la rigueur intellectuelle, se démarquer des autres, construire un style de vie plutôt que résoudre un problème – révèle une hiérarchie morale où la difficulté est synonyme de vertu." explique-t-il.
Pis, "Les outils simples deviennent suspects. Utiliser Apple Notes ou Google Docs, c'est comme admettre que vous n'avez pas pris la peine d'inventer votre propre langage. Mais c'est une étrange inversion. Dans la plupart des domaines, la simplicité est le fruit de l'expertise. Dans la technologie, elle est interprétée comme le signe que vous n'essayez même pas." ajoute-t-il.
Un peu plus loin dans l'analyse, Joan évoque un fait très pertinent : "La complexité devient un mécanisme de défense. Si votre système tombe en panne, c'est parce qu'il est compliqué, et non parce que vous avez pris une mauvaise décision. Si personne ne le comprend, ce n'est pas un défaut de communication, c'est une preuve de profondeur.". CQFD. La complexité comme une preuve qu'un projet est réussi ?
Il y a une forme de théâtralité de la complexité et la simplicité n'est pas théâtrale, ou pas assez.
Il termine sur le retour à des outils simples. "Votre objectif n'est pas de créer un système parfait. Votre objectif est de résoudre le problème et de passer à autre chose. Pensez à des outils de productivité comme le ruban adhésif ou les serre-câbles : fonctionnels, remplaçables et émotionnellement neutres. Arrêtez d'essayer d'impressionner vos pairs avec la complexité de vos systèmes. Impressionnez-les par la clarté de votre pensée et la rapidité de votre exécution." termine Joan.
Le post intégral (en Anglais) : https://www.joanwestenberg.com/p/the-cult-of-hard-mode-why-simplicity-offends-tech-elites

