ven, 15/06/2012 - 11:27
2012 semble bien partie pour être l’année de l'essor de la virtualisation qui, au-delà des grandes entreprises, va désormais s’étendre aux PME. Selon une étude récente menée auprès de 6’000 responsables informatiques dans 18 pays, le taux d’adoption des technologies de virtualisation par les PME sera pour la première fois cette année supérieur à celui des grands comptes. Par Olivier Cohen, Directeur Général Europe du Sud chez Acronis.
Cette étude, conduite par Acronis et le centre de recherche Ponemon Institute, évalue cette croissance à 21%, soit 50% de plus que celle annoncée récemment par Gartner pour les grandes entreprises.
Qu'est-ce qui accélère l'expansion des technologies de virtualisation ? On en parle depuis de nombreuses années, mais ces technologies ont toujours été, à tort, associées aux grandes entreprises, car ce sont elles qui sont considérées comme les plus susceptibles d’en tirer des bénéfices. Une autre idée reçue, particulièrement chez les PME, est que la virtualisation est difficile à mettre en œuvre et à maintenir parce qu’elle nécessite l’intervention de spécialistes et l’utilisation d’outils très chers, ce qui en fait une aventure coûteuse à entreprendre. En réalité, la virtualisation peut fonctionner dans toutes les entreprises parce que la plupart d’entre-elles rencontrent les mêmes problèmes informatiques.
Dégraissage des équipes informatiques, réductions budgétaires, pression accrue : il est de plus en plus difficile en 2012 de gérer le quotidien tout en investissant dans de nouveaux projets stratégiques pour améliorer la croissance de l’entreprise à long terme.
La virtualisation permet de répondre à ces divers défis. Nos recherches ont montré que les trois principales raisons d’adopter la virtualisation ont toutes des effets sur la réduction des coûts, la flexibilité et la réactivité des entreprises. Des technologies innovantes et flexibles rendent la virtualisation plus abordable et plus facilement accessible aux petites entreprises. Celles-ci peuvent être adoptées rapidement par n’importe quelle structure, qui pourra les mettre en avant pour en tirer le meilleur parti.
Les avantages de la virtualisation
Les réductions de coûts sont régulièrement considérées comme le principal avantage de la virtualisation de serveurs. La majorité des responsables informatiques ont compris que chaque machine virtuelle n’utilisait qu’une partie de la capacité de calcul du serveur physique, de la mémoire et des ressources d’entrée/sortie. Elle contribue à réduire le parc de serveurs physiques et des systèmes de refroidissement, entraînant ainsi des réductions de coûts significatives.
Mais la virtualisation ne se résume pas à la réduction des coûts. Notre enquête montre que la recherche d’efficacité et de flexibilité constitue en fait la principale raison d’adoption de la virtualisation. Les PME s'aperçoivent que la virtualisation leur permet d’être plus flexibles et réactives face aux évolutions des marchés, que ceux-ci soient internes (fusions et acquisitions) ou externes (imposés par l’évolution de la législation ou les ralentissements économiques).
Dans les environnements concurrentiels que nous connaissons, les entreprises s’appuient sur la technologie pour atteindre le niveau de compétitivité nécessaire à leur succès. A la lumière de ce comportement, 2012 semble prête à devenir une nouvelle année faste pour la virtualisation, les entreprises essayant de tirer le maximum de leurs serveurs et de leurs infrastructures de stockage existants. Tout ceci se confirme lorsque l’on constate que 38% des organisations interrogées espèrent avoir virtualisé plus de la moitié de leurs serveurs d’ici à fin 2012.
Surmontez l’obstacle de la reprise d’activité
Le taux prévisionnel d’installation de systèmes virtualisés est un signe encourageant, mais l’étude a également montré que la majorité des entreprises ne protègent pas encore correctement les données stockées sur leurs machines virtuelles. Un tiers des entreprises ont admis qu’elles ne sauvegardaient pas leurs serveurs virtuels aussi souvent que leurs serveurs physiques - une moitié n’effectuent des sauvegardes qu’hebdomadaires ou mensuelles.
Ces pratiques mettent les données virtuelles en danger et les exposent à des pertes éventuelles, ce qui est une situation particulièrement inquiétante si l’on considère que la valeur économique des données hébergées sur des serveurs virtuels équivaut au moins à celle des serveurs physiques. Il peut y avoir de nombreuses raisons à cette difficulté que rencontrent les entreprises à mettre au point une stratégie de sauvegarde et de reprise d’activité pour les serveurs virtuels ; comme la charge de travail pour administrer des sauvegardes séparées ou une certaine confusion au niveau des équipes responsables des machines virtuelles.
Néanmoins, il est important de comprendre que les environnements virtuels sont exposés aux mêmes risques que les serveurs traditionnels, c’est à dire à la corruption ou aux pannes des disques durs, aux défaillances logicielles ou encore aux erreurs humaines. Alors que de nombreux éléments de l’environnement informatique sont relativement inchangés par la virtualisation, la sauvegarde et la restauration des machines virtuelles restent encore une pierre d’achoppement pour beaucoup d’entreprises.
Si les PME décident de se tourner vers des environnements virtuels, il est indispensable qu’elles comprennent que les principes qui s’y appliquent sont les mêmes que ceux des environnements physiques, et qu’elles devront parfaitement protéger leurs données grâce à des sauvegardes régulières et une stratégie éprouvée de reprise et de continuité de l’activité. Pour parvenir à ce résultat, elles devront rechercher des solutions simples, faciles à utiliser et qui nécessitent peu de formation lorsqu’elles étudieront l’achat d’une solution de reprise d’activité pour leurs machines virtuelles.
Tirer le meilleur parti de la virtualisation
Les entreprises peuvent répondre à certains de leurs problèmes informatiques grâce à la virtualisation, notamment pour soutenir leur compétitivité, mais certaines d’entre-elles jouent à la roulette russe avec leurs sauvegardes virtuelles. Si la chance les abandonne, elles risquent de faire face à des problèmes bien réels et aux conséquences potentiellement dramatiques. Pour capitaliser sur l’efficacité et les économies générées par la virtualisation, les responsables informatiques doivent gérer la part de risque que représente la perte de données.
L’étude conjointe d’Acronis avec le Ponemon Institue montre que l’indice de confiance dans la reprise d’activité, en valeur constante, a augmenté de 14% au cours des 12 derniers mois. Les organisations peuvent maintenir ces niveaux à la hausse en s’assurant que leurs environnements virtuels sont bien protégés. Ce faisant, les PME sont en mesure de faire de 2012 l’année de l’innovation, de l’amélioration de leurs investissements technologiques et de leurs sauvegardes.
Olivier Cohen, Directeur Général Europe du Sud chez Acronis
* Etude Gartner sur la virtualisation : Virtual Machines Will Slow in the Enterprise, Grow in the Cloud, Thomas J. Bittman et Lydia Leong, 4 mars 2011, RA1010182
A propos de l'auteur